C'est maintenant un rite obligé : un nouvel Assassin's Creed voit le jour chaque année. Même si les deux derniers ont reçu un accueil mitigé par les joueurs - Revelation n'apportait rien à la série et Assassin's Creed 3 était bourré de problèmes techniques -, Ubisoft Montréal croit toujours en son produit. Et il semble que son labeur ait porté ses fruits, puisque cette excursion dans l'ère de la piraterie contient tout pour que la série ait le vent dans les voiles.

Doit-on y jouer?

Oui, parce qu'Edward Kenway est fascinant

Connor, dans Assassin's Creed 3, n'était pas très charismatique, mais son grand-père Edward Kenway, le héros de ce Assassin's Creed 4, a tout pour se faire aimer. Simple fermier anglais, il partira vers la mer des Caraïbes afin d'obtenir gloire et fortune. Sans succès, jusqu'à ce qu'il croise un membre des Assassins, dont il volera l'identité. On y découvre avec lui un pan de l'âge d'or de la piraterie (1715), quelque peu caricatural, mais si intrigant. 

On oublie donc les bons principes d'Altair, Ezio et Connor dans les épisodes précédents. Nous avons plutôt droit à un pirate libertarien, pur et dur, tiraillé entre le devoir des Assassins et ses ambitions. Il croisera des personnalités comme Ben Hornigold, James Kidd ou encore l'infâme Barbe noire. Un cocktail caractériel qui colore la mise en scène de ce titre.

Oui, pour jouer au pirate

Ubisoft a visé juste en surfant sur la vague de la piraterie. Le plaisir des concepteurs à créer l'énorme univers maritime ouvert où évolue Edward et son navire est perceptible. La vie est dans les microdétails - pluie, tornade, brume, chansons d'équipage, circulation navale, faune animale -, qui donnent l'impression que l'univers qui nous entoure est continuellement en mouvement. 

La vie de corsaire est l'élément qui casse enfin le rythme de la série. L'immense carte est un gouffre sans fin de missions secondaires. Pêche, chasse, batailles navales épiques, exploration de cité maya abandonnée, chacune de ces découvertes a une utilité et nous immerge dans cette atmosphère de flibustier. Par exemple, notre butin et le résultat de nos chasses permettront d'améliorer notre équipement et de renforcer notre navire. Si Ubisoft avait pu nous offrir l'odeur salée de la mer, il l'aurait fait.

Oui et non, parce que c'est bien un Assassin's Creed

Sur terre, notamment dans l'une des trois villes du jeu - Nassau, Kingston et La Havane -, cet Assassin's Creed ne change en rien les principes de jouabilité établis par la série. Edward a du talent et n'a rien à envier, en matière de dextérité, aux armes des Assassins. Il escalade et déambule d'arbre en arbre avec aisance, en plus de manier l'épée, le mousquet ou la sarbacane de façon innée. Bref, aucun grand changement de ce côté-là. Les déplacements gardent leurs qualités et leurs défauts. Il lui arrive encore trop souvent de grimper automatiquement sur les murs et les objets que l'on croise. L'intelligence artificielle des ennemis a été améliorée, mais elle reste également perfectible. Il est parfois trop facile de se faire oublier lorsqu'un ennemi est alerté. On aime ou on n'aime pas. Mais si l'on compare avec le précédent titre, on se console.

Oui, pour faire la lumière sur Abstergo Entertaiement

Ce périple sur les vagues houleuses des Assassins ne révèlera pas tout sur l'intrigue centrale de la série, mais permettra d'en savoir beaucoup plus sur l'entreprise contemporaine Abstergo. Cette fois, nous interprétons un homme qui travaille pour l'entreprise et qui explore les mémoires de Desmond Miles. Ces passages, en vue à la première personne, brisent brillamment le rythme entre les deux époques.

Ubisoft continue également de jouer la carte d'Abstergo Entertaiement à travers le mode multijoueurs. Ce dernier a beau ne pas subir de grands changements, on ne peut que constater des améliorations sur le plan de l'équilibre. Il est le jeu du chat et de la souris par excellence. Unique et indémodable.

Doit-on y jouer? Oui.

Assassin's Creed - 4 Black Flag ne révolutionne pas la série, mais propose assez de changements dans le décor et dans l'essence du principal protagoniste pour y apporter un vent de fraîcheur. Si, sur terre, l'expérience reste inchangée, l'appel de la mer nous comblera avec un sentiment de liberté inoubliable. Le scénario, qui laisse encore des trous dans l'histoire centrale, livre assez de réponses sur Abstergo pour attendre le prochain titre. Qui, on parie, est déjà en préparation pour 2014.

Si les versions actuelles (PS3, Xbox 360 et Wii U) démontrent une excellente qualité graphique, les versions PS4 et Xbox One afficheront plus de profondeur, une meilleure qualité de l'eau et des couleurs plus vives. Malgré cela, l'expérience reste la même. Tant qu'on n'a pas vu mieux.

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4 étoiles

Concepteur : Ubisoft Montréal

Éditeur : Ubisoft

Console : PS3, Xbox 360, Wii U, PS4 et Xbox One

Cote : M (17 ans et +)