La Cour suprême des États-Unis a décidé lundi de se prononcer sur la possibilité d'interdire par la loi la vente ou la location de jeux vidéos violents à des mineurs, comme souhaite le faire la Californie.

Les neuf sages devraient examiner l'affaire à la reprise de leurs travaux, début octobre.

À l'origine, la Californie a voté en 2005 une loi interdisant la vente et la location de jeux vidéos violents aux mineurs et obligeant les fabricants à apposer un avertissement sur ce type de jeux.

La loi a été annulée par un tribunal fédéral en première instance, puis en appel, en février 2009, au motif qu'elle restreignait la liberté d'expression.

Le gouverneur de Californie, Arnold Schwarzenegger, a alors décidé de saisir la Cour suprême.

En vertu de la loi californienne, première du genre qui a depuis fait des petits dans d'autres Etats américains, un jeu vidéo violent «met en scène des meurtres, mutilations, dépeçages, ou agressions sexuelles commis contre des êtres humains».

La loi n'interdisait pas qu'un adulte achète ou loue ce type de jeu et qu'un enfant puisse s'en servir.

Dans son recours devant la Cour suprême, l'Etat de Californie explique avoir pris cette décision sur la base d'études sociologiques et médicales montrant «une corrélation entre les jeux vidéo violents et une augmentation des réflexes d'agressivité, des pensées et comportements violents ou des comportements délinquants, ou d'une désensibilisation».

Les tribunaux de première instance et d'appel ont refusé de placer leurs décisions sous la règle de l'interdiction d'exposer des mineurs à des contenus licencieux ou obscènes, les limitant au principe constitutionnel de la liberté d'expression.

La Californie espère que la plus haute juridiction des Etats-Unis ne fera pas de même et agrandira le champ des «obscénités» interdites aux mineurs au delà de la sexualité.

L'association de concepteurs de jeux vidéos qui a porté cette loi devant la justice estime de son côté que les mineurs ayant le droit de voir des films ou de lire des livres contenant le même type de violences, l'interdiction des seuls jeux vidéos aux mineurs n'est pas légal.

La semaine dernière, la Cour suprême a estimé que la reproduction de violences faites aux animaux dans des vidéos n'était pas inconstitutionnelle, au nom de la liberté d'expression.