Les jeux vidéo se mettent à l'heure de l'informatique dématérialisée, permettant aux internautes amateurs de jouer sur ordinateur de la même façon qu'ils jouent sur des consoles.

Parmi les sociétés explorant ce créneau, la jeune californienne OnLive a annoncé jeudi qu'elle lancerait le 17 juin un site internet permettant de d'accéder en ligne à des jeux vidéo habituellement accessibles exclusivement sur des consoles de jeu.

Les internautes américains devraient ainsi accéder à des bestsellers comme Mass Effect 2 et Assassin's Creed 2, qui ne sont pas conçus à l'origine comme des jeux participatifs à jouer en ligne sur ordinateur.

«C'est une grande étape, à la fois pour OnLive et le paysage des jeux interactifs, qui va changer la façon dont on développe, vend et joue aux jeux vidéo», a assuré le fondateur et patron d'OnLive, Steve Perlman, lors d'un salon des jeux vidéo à San Francisco.

Ce lancement marque l'extension au domaine des jeux vidéo du principe de l'informatique dématérialisée («cloud computing»), où les logiciels ne s'achètent pas sur support physique mais sont téléchargés au moment de leur utilisation.

«Le secteur traverse des changements monumentaux», a souligné Louis Castle, le directeur général d'une autre société se plaçant sur ce segment, InstantAction.

InstantAction permet de jouer sur des navigateurs internet, et de poster des jeux sur des réseaux sociaux ou de les envoyer par courriel, comme on le fait pour des vidéos ou des photos.

L'avantage, c'est que les joueurs peuvent payer au fur et à mesure qu'ils progressent dans le jeu, au lieu d'acheter des jeux entiers ou d'acquitter des abonnements fixes et parfois onéreux.

«C'est vraiment ça l'avenir», assure M. Castle. «Ce serait bien si on pouvait aller dans un cinéma, regarder les 20 premières minutes d'un film et décider si on veut voir la suite».

Le studio LucasArts a déjà annoncé qu'il utiliserait InstantAction pour distribuer en ligne son prochain jeu The Secret of Monkey Island: Special Edition.

Les jeux ainsi achetés sont stockés sur le serveur de la société, ce qui permet à l'internaute de continuer sa partie d'un ordinateur à l'autre: «une fois que vous avez payé, le jeu est à vous», explique M. Castle: «On peut se connecter partout pour y jouer».

Actuellement InstantAction n'offre pas de jeux conçus pour les consoles Xbox 360 ou PlayStation 3, mais «certainement à l'avenir» c'est envisageable, selon M. Castle.

Présente au même salon californien, la société Spawn Labs a montré un système permettant de jouer à plusieurs en poste-à-poste («peer-to-peer»): les données sont stockées non pas sur un serveur central, comme le propose OnLive, mais sur les ordinateurs des joueurs eux-mêmes.

«Nous pensons que l'approche poste-à-poste présente beaucoup d'avantages», a déclaré le directeur général David Wilson.

Quant au service OnLive, il sera accessible via un abonnement de 15 dollars par mois.

Les visuels du jeu seront diffusés en flux continu sur l'écran de l'internaute, mais le programme interactif lui-même restera stocké sur le serveur OnLive, pour éviter le piratage.