Après les téléphones portables et les ordinateurs, l'association Greenpeace épingle les consoles de jeux les plus vendues au monde, qui contiennent toujours des substances chimiques potentiellement dangereuses malgré l'existence de solutions alternatives.

Phtalates, béryllium et/ou retardateurs de flamme bromés sont présents dans la Nintendo Wii, la Playsation 3 Elite (PS3) de Sony et la Xbox 360 de Microsoft, assure le rapport de Greenpeace International, «Playing Dirty».

Ainsi, des taux de brome, que Greenpeace juge «élevés», ont été décelés dans la PS3 (13,8% du poids des composants analysés) et la Wii (12,5%), selon les analyses conduites dans son laboratoire de l'université d'Exeter en Angleterre, validées par deux labo indépendants.

La présence d'au moins deux types de phtalates (utilisées comme stabilisateurs des plastiques PVC) a été aussi décelée dans la Xbox et dans la PS3 à des niveaux allant de 10,6 à 27,5%, alors même que «ces substances sont strictement interdites dans la fabrication de jeux pour enfants vendus dans l'Union européenne», note l'association.

«L'UE n'admet pas plus de 0,01% de phtalates dans les jouets: aussi bizarre que ça puisse paraître, les consoles de jeu ne sont pas considérées comme telles, mais il est inadmissible qu'elles contiennent des substances dangereuses pour l'environnement et la santé humaine», relève Zeina El Hajj, responsable des campagnes sur les Toxiques.

L'association note les efforts des compagnies pour réduire ou éliminer les substances dangereuses, mais les engage à accélérer le mouvement: «Sony sait faire un ordinateur portable complètement vert, alors pourquoi pas une console? Il n'y a aucune trace de béryllium dans les contacts électriques de la Wii, aucune trace de béryllium et des quantités limitées de PVC et de phtalates et des quantités limitées de matériaux bromés dans la Xbox: ceci montre qu'il est possible de fabriquer des consoles propres», poursuit Zeina El Hajj.

Plus de 60 millions de consoles ont été vendues dans le monde en 2007, soit 14% de plus qu'en 2006.

«Il s'agit d'un marché très innovant et en évolution constante, c'est pourquoi nous voulons le pousser à anticiper et à devancer les réglementations, sans attendre qu'une directive soit votée», ajoute encore Mme El Hajj.