Une équipe d'informaticiens établis au centre-ville de Montréal, spécialisés dans la sécurité du navigateur Chrome de Google, peuvent revendiquer un nouveau trophée : leur « bébé » protège désormais plus de trois milliards d'appareils dans le monde.

Ce jalon a été atteint récemment et avec une rapidité étonnante, puisqu'on a enregistré, en janvier seulement, deux milliards d'installations du module qu'ils ont créé. Le module en question, Safe Browsing (navigation sécurisée), est une protection additionnelle pour Chrome qui filtre les sites web, les extensions et les logiciels téléchargés pour éliminer les contenus dangereux.

Fait peu connu, depuis 2007, Montréal accueille l'un des deux centres principaux affectés à la conception et à l'amélioration de cet outil, l'autre étant situé sur le campus même de Google, à Mountain View, en Californie. L'équipe montréalaise regroupe le tiers des effectifs du géant des moteurs de recherche dans ce domaine - on refuse toutefois de préciser le nombre exact d'employés.

HAMEÇONNAGE ET RANÇONS

La hausse rapide du nombre d'installations est à mettre au compte de modifications techniques qui rendent le module mieux adapté aux appareils mobiles, explique Fabrice Jaubert, chef de la division canadienne de l'équipe de navigation sécurisée à Montréal. Contrairement à un antivirus classique, « Safe Browsing cherche à vous protéger à la source, plutôt que d'attendre que vous installiez un logiciel malveillant », explique en entrevue le responsable. Le module va notamment prévenir l'usager qu'il se trouve sur un site « qui ne peut [lui] faire que du mal, ou qu'il est sur le point de télécharger un logiciel malveillant ».

La méthode serait particulièrement efficace pour contrer l'hameçonnage, technique contre laquelle les antivirus sont peu utiles et qui consiste à tromper l'internaute en lui soutirant des informations confidentielles. Cependant, il ne peut rien faire si l'internaute a ouvert un rançongiciel reçu dans son courrier - quoi qu'on assure que Google Mail offre une certaine protection à cet égard.

« Nous sommes toujours à la recherche d'une meilleure protection, nous travaillons à améliorer nos algorithmes », précise M. Jaubert.