La chancelière allemande Angela Merkel, se disant «surprise», a assuré lundi qu'elle réclamerait plus de transparence concernant le programme américain de surveillance d'internet lorsqu'elle recevra le président Barack Obama mercredi.

«Sur ce point, je m'engage pour plus de transparence», a dit Mme Merkel, lors d'un entretien à la télévision privée allemande RTL, précisant qu'elle allait parler du sujet avec M. Obama, qui arrive mardi soir à Berlin.

Les citoyens doivent savoir ce que l'on fait avec leurs données, a-t-elle dit: «il faut évidemment que cela soit clair: ce qui est utilisé et ce qui ne l'est pas».

La chancelière, qui a vécu plus de trente ans en RDA, où de nombreuses personnes ont souffert de l'espionnage systématique de la police politique est-allemande (Stasi), s'est montrée quelque peu irritée, quant à l'étendue présumée du programme américain.

«D'une certaine façon, cela m'a surpris», a-t-elle dit. Tout en admettant que les services secrets devaient faire leur travail, en raison de la menace terroriste, elle a estimé qu'il fallait quand même agir de façon «mesurée».

La Maison-Blanche a déjà indiqué vouloir dissiper les inquiétudes de Berlin au sujet du programme de surveillance d'internet, lors de la venue de M. Obama.

Selon l'hebdomadaire allemand Der Spiegel paru dimanche, les services secrets allemands (BND) prévoient de leurs côtés une extension considérable de leur surveillance des communications sur internet.

Le journal évoquait la création d'un programme secret de 100 millions d'euros sur les cinq prochaines années, grâce auquel seraient créés jusqu'à 100 nouveaux emplois dans le service d'«enquête technique».

Interrogé sur le sujet lors d'une conférence de presse lundi, un porte-parole du gouvernement allemand, Georg Streiter a déclaré que «ce programme était en cours de réflexion».

Pressé de questions, il a refusé de donner des détails: «le programme n'a pas été entériné. Je ne vais pas vous dire ce que prépare le BND».

M. Steiter a cependant confirmé un élément de l'article du Spiegel: pour l'instant, il est prévu de transférer «5 millions d'euros» du budget du BND à l'amélioration du combat contre les cyberattaques, a-t-il dit.