Le fondateur du site de téléchargement Megaupload.com, dont les États-Unis demandent l'extradition, a réclamé mercredi le déblocage d'une partie de sa fortune gelée par la justice néo-zélandaise, estimant ses besoins à près de 4500 euros par jour (environ 5980 dollars canadiens).

Kim Schmitz, alias «Kim Dotcom», un Allemand de 38 ans, avait été interpellé le 20 janvier dans sa somptueuse propriété d'Auckland (nord), placé en détention provisoire puis remis en liberté sous caution.

Le parquet néo-zélandais a une nouvelle fois plaidé en vain mercredi son retour en prison en attendant l'examen de la demande d'extradition américaine, fixée au 20 août. La justice a confirmé en appel son maintien en liberté sous contrôle judiciaire strict.

Schmitz, qui aurait engrangé pour la seule année 2010 des revenus de 42 millions de dollars, mais dont les comptes ont été saisis à titre conservatoire, a réclamé au cours d'une audience distincte l'accès à une partie de sa fortune.

Il demandait 220 000 dollars néo-zélandais (environ 182 000 dollars canadiens) par mois, soit environ 4500 euros par jour, pour payer ses gardes du corps, son majordome, les nurses de ses enfants et le loyer de sa résidence d'Auckland estimée à 30 millions de dollars, selon la télévision TVNZ.

Le parquet a jugé cette demande excessive, rappelant qu'une famille néo-zélandaise vit avec 6000 dollars (5000 dollars canadiens) par mois en moyenne. Le tribunal lui a finalement accordé une somme non récurrente de 100 000 dollars (environ 84 000 dollars canadiens).

Créé en 2005 et installé à Hong Kong, le site Megaupload, qui affirmait rassembler chaque jour 50 millions d'utilisateurs et représenter 4% du web, a été fermé le 19 janvier.

La justice américaine accuse les responsables du site d'avoir tiré 175 millions de dollars d'activités criminelles et causé un préjudice de 500 millions aux détenteurs des droits, en proposant des copies piratées de films de cinéma, de programmes télévisés et d'autres contenus.

Les autorités américaines ont indiqué qu'elles réclameraient la peine maximale de 20 ans de prison, en cas de procès aux États-Unis.