Une société a le droit de licencier un salarié qui a insulté un collègue sur Facebook, même si ces propos ont été écrits sur un ordinateur personnel, en dehors des heures de travail et que la personne visée ne pouvait y avoir accès, a décidé jeudi la justice australienne.

Damian O'Keefe, 28 ans, avait fait appel à un tribunal du travail, estimant abusif son licenciement par une société de ventes d'objets pour la maison.

Il a reconnu avoir écrit des commentaires truffés d'injures à propos de la responsable de la paye, mais a expliqué les avoir écrits sur son ordinateur personnel, en dehors des heures de travail, et en prenant soin de bloquer l'accès à sa page pour cette personne.

Les commentaires n'était pas destinés à être lus par cette collègue, s'est-il défendu.

Il a été renvoyé dès son arrivée sur son lieu de travail le lendemain, son chef lui expliquant qu'il ne pouvait plus travailler là en raison des «menaces proférées».

La responsable de la paye est «nulle», avait écrit le salarié, se demandant comment elle avait pu, une fois encore, «se gourer complètement dans ma paye» et prévenant qu'il allait «s'occuper d'elle dès demain».

Damian O'Keefe a expliqué être en colère à propos de commissions que selon lui il ne recevait pas.

Mais onze de ses collègues ont eu accès à ses commentaires.

Ces propos «ont été lus par des collègues de travail» et la personne insultée «a été très vite mise au courant», a noté le tribunal spécialisé dans le droit du travail.

L'employeur «a argué, avec justesse selon nous, que la séparation entre la maison et le travail est moins prononcé qu'auparavant», a indiqué le jugement.

En France, le conseil des prud'hommes de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine, près de Paris) avait confirmé fin 2010 le licenciement de deux salariés de la société d'ingéniérie Alten pour avoir tenu des propos critiques à l'encontre de leur hiérarchie.