Permettre au lecteur de financer directement un reportage ou un projet de développement d'un site d'information est désormais possible avec la plateforme française Jaimelinfo.fr, lancée lundi, qui revendique près de 80 sites et blogues.

Reconnus, de plus en plus lus et consultés, les sites d'information, qu'ils soient payants (Mediapart, Arrêts sur images) ou gratuits (Rue89, OWNI), généralistes ou thématiques, locaux ou nationaux, reposent néanmoins sur une économie fragile.

D'où l'idée d'en appeler au «crowdfunding», le financement collectif, d'autant que la plupart du temps, ces sites disposent de communautés de lecteurs pas nécessairement très étoffées mais très fidèles et impliquées.

«Jaimelinfo n'apporte pas toutes les solutions (au financement des sites), mais au moins une partie», a dit Maurice Botbol, vice-président de l'association J'aime l'info qui gère la plateforme.

«Il y avait une demande des lecteurs qui était: "Comment peut-on vous soutenir autrement qu'en lisant et en commentant?"», a affirmé Laurent Mauriac, cofondateur de Rue89 et président de l'association.

Jaimelinfo espère réunir rapidement près de 100 sites et blogues francophones. Pour prétendre figurer sur la plateforme, ceux-ci doivent impérativement proposer un travail journalistique ainsi qu'une information originale et régulière. Ils doivent également s'engager à rendre compte, au moins tous les trois mois, de l'utilisation des dons.

Les internautes, eux, ont le choix de financer le développement d'un site ou un projet particulier (reportage, enquête, nouvelle fonctionnalité...).

Lundi, près de 20 projets étaient déjà proposés, comme l'élaboration d'un dossier sur le thème «Nanotechnologies, entre promesses et risques» (2000 euros, une idée promue par le site Sciences et Démocratie) ou «Objectif Marche: les coulisses de la Gay Pride en vidéo» (3930 euros par le site Yagg).