Une société de l'internet contrôlée par le magnat de l'immobilier hongkongais Li Ka-shing a cessé mercredi toute collaboration avec le moteur de l'américain Google, lequel a fermé son site chinois pour ne plus se plier à la censure.

Affirmant se conformer aux «lois de la Chine» Tom Online, filiale du groupe TOM, a bloqué l'accès à ses services accessibles par Google.

«TOM a cessé d'avoir recours aux services de recherches par le biais de Google après expiration de l'accord», indique le groupe dans un communiqué.

«TOM, en sa qualité de société chinoise, respecte les règles et règlements en vigueur en Chine, où nous opérons», poursuit le texte.

Après une bataille de deux mois contre le régime communiste, le géant de l'internet Google a annoncé lundi des États-Unis qu'il ne voulait plus censurer les résultats de la recherche en ligne sur ce marché de 400 millions d'internautes, comme les autorités chinoises le requièrent. Toutefois, il a assuré qu'il entendait maintenir sa présence en Chine.

Une porte-parole de Google à Singapour a refusé de s'exprimer sur la décision de TOM mais a indiqué que Google envisageait de poursuivre ses activités auprès de ses clients en Chine continentale en redirigeant les connexions vers son site de Hong Kong, ex-colonie britannique dotée d'un statut spécial et jouissant de libertés plus étendues que le continent.

«Nous espérons que le gouvernement chinois respectera notre décision même si nous savons qu'il peut, à tout moment, bloquer l'accès à nos services», a ajouté la porte-parole.

Interrogée sur le possible transfert des 600 salariés de Google en Chine continentale vers Hong Kong, elle a qualifié de «possible» cette hypothèse. «Nos projets pourraient impliquer un transfert de personnels», a-t-elle affirmé.

Le magnat Li Ka-shing, 81 ans, réputé pour ses liens étroits avec Pékin, a été classé en mars au 14e rang des fortunes mondiales par le magazine Forbes, avec des avoirs de quelque 21 milliards de dollars.