Le temps que les adolescents et jeunes adultes passent en ligne leur permet de mûrir, affirme une étude universitaire américaine, s'inscrivant en faux contre la perception, répandue chez beaucoup de parents, qu'il s'agit d'une simple perte de temps.

«Contrairement à la perception des adultes, en passant du temps en ligne, les jeunes acquièrent des savoir-faire sociaux et techniques qui leur sont nécessaires pour pleinement participer à la société contemporaine», souligne l'étude publiée jeudi par la Fondation MacArthur, dirigée par une universitaire de l'Université de Californie à Irvine, Mizuko Ito.

«Eriger des barrières pour (empêcher) cette participation prive les adolescents de ces formes d'apprentissage», mettent encore en garde les auteurs de cette étude menée sur trois ans auprès de 800 jeunes.

Globalement, «le monde numérique crée de nouvelles possibilités pour les jeunes d'acquérir des normes sociales, d'explorer leurs centres d'intérêt, de développer des savoir-faire techniques, et d'expérimenter de nouveaux moyens d'expression».

La principale utilisation des moyens de communication numériques permet aux jeunes de rester «perpétuellement en contact» avec leurs amis et connaissances de la «vraie» vie, par texto, par téléphone, par sites communautaires -et c'est un moyen pour eux de «prolonger des amitiés existantes».

Mais l'internet permet aussi de développer des centres d'intérêt en entrant en communication avec des internautes à distance.

Les jeunes s'appuient alors sur l'internet pour trouver des informations qu'ils ne trouvent ni à l'école ni dans leur cadre de vie.

Ils expérimentent et se mettent en contact avec d'autres individus partageant leurs centres d'intérêt spécifiques, qu'il s'agisse d'écriture, de jeux, de montage vidéo ou d'autres entreprises artistiques: ils peuvent à la fois découvrir de nouvelles créations et diffuser les leurs.

Certains enfin, finissent par développer une expertise très spécialisée, ce qui les met en contact avec d'autres jeunes ou des adultes. Dans ce contexte, les adultes «ne sont pas automatiquement des experts du simple fait de leur âge». L'internet, «à bien des égards, efface les marques traditionnelles de statut ou d'autorité».

Au total, «les nouveaux médias permettent une liberté et une autonomie pour les jeunes» qu'ils recontrent moins facilement dans un contexte scolaire. Avec l'internet, les apprentissages sont guidés par l'intérêt exprimé par les jeunes eux-mêmes, et par leur propre exploration, et non par un programme scolaire pré-déterminé.

L'étude, reposant sur plus de 5000 heures d'observation en ligne, se veut la plus complète jamais menée sur l'utilisation des médias par les jeunes.