Des représentants de l'industrie du disque en Chine ont mis en garde mardi le premier moteur de recherche chinois, Baidu, contre la perte de contrats publicitaires, en l'accusant une nouvelle fois de cautionner le piratage de fichiers musicaux.

«Riposter vigoureusement à Baidu, le plus important et plus incorrigible pourvoyeur de musique piratée en Chine, est devenu un objectif commun à toute l'industrie du disque», a déclaré Qu Jingming, directeur général de la Société chinoise des droits d'auteur musicaux (MCSC).

Baidu, qui est coté sur le NASDAQ à la Bourse de New York, fait déjà l'objet de nombreuses procédures judiciaires lancées cette année par la MCSC et par les grands labels musicaux Universal, Warner et Sony BMG, qui l'accusent de fournir des liens vers des sites de musique piratée.

«Nous mènerons des efforts concertés pour marginaliser les pirates en ayant recours non seulement à des actions en justice mais aussi à des initiatives économiques ou administratives, à l'opinion publique et tous autres moyens», a déclaré M. Qu lors d'un point de presse.

La MCSC, ainsi que des producteurs et des éditeurs de musique et d'autres associations représentant le secteur, ont appelé les publicitaires à «s'interroger soigneusement afin de décider s'ils doivent continuer à placer de encarts sur des supports pratiquant le piratage», a ajouté M. Qu.

Les principaux labels musicaux réclament neuf millions de dollars de compensation à Baidu, a indiqué mardi Guo Biao, le représentant chinois de la Fédération internationale de l'industrie phonographique (IFPI).

Selon M. Guo, 56% du piratage musical sur internet en Chine est commis via les moteurs de recherche, soit aux trois-quarts via Baidu.

Selon l'IFPI, 99% des téléchargements en Chine sont illégaux. Les ventes légales de musique dans le pays n'ont représenté que 76 millions de dollars en 2006, moins de 1% du marché mondial.