Cossette Communication se retrouve dans la situation paradoxale d'avoir de la difficulté à satisfaire la demande pour Internet et les nouvelles technologies numériques, tellement tout ça explose.

Cossette Communication se retrouve dans la situation paradoxale d'avoir de la difficulté à satisfaire la demande pour Internet et les nouvelles technologies numériques, tellement tout ça explose.

Un vétéran de la publicité, Claude Lessard, président du conseil et chef de la direction du Groupe Cossette Communication, n'a jamais vu une mutation aussi fondamentale de toute sa carrière, a-t-il affirmé hier, après l'assemblée annuelle de Cossette.

«Il y a eu un déclic dans le marché pour Internet l'été dernier, a expliqué Claude Lessard. Les compagnies clientes exigent d'être sur Internet, contrairement à l'industrie qui devait auparavant les pousser à s'intéresser à Internet.»

«Le défi, c'est de gérer l'explosion des technologies et la demande dans tous les secteurs du numérique. Qu'on se rappelle YouTube et le dernier Super Bowl.» À cette occasion, le public a été invité à participer à des concours de vidéos pour les annonceurs.

Les budgets publicitaires s'en vont graduellement sur Internet. «Pas seulement l'achat de temps sur Internet, mais aussi une grande partie de la production de contenu publicitaire, a déclaré Claude Lessard. L'impact depuis l'été dernier est considérable.»

Déjà de 10 à 20% des investissements publicitaires se retrouvent sur Internet et, bientôt, ce sera de 30 à 40%, selon lui. Parce que toutes les technologies numériques seront intégrées à Internet, «la majorité de la publicité sera numérique dans cinq ans», a estimé le grand patron.

Cossette a notamment GM Canada comme client. Claude Lessard constate que, dans l'automobile en particulier, Internet devient le média impliqué de bout en bout dans le processus d'achat. Auparavant, les constructeurs alléchaient les amateurs de véhicules par la télé et misaient sur leur publicité dans les journaux pour les convaincre d'acheter, a expliqué le président.

Cossette a dû réagir, bien sûr. Le groupe aussi actif en Europe et aux États-Unis, a mis sur pied à Montréal un grand centre numérique, «car l'avenir est là». L'entreprise a aussi aménagé un centre de services partagés à Montréal, pour la facturation, les comptes à recevoir, a expliqué Jean Royer, vice-président principal et chef de la direction financière.

Indépendant

En dépit des défis, Cossette maintient son choix de rester un groupe entrepreneurial indépendant, plutôt que de se joindre à l'un des quatre ou cinq oligopoles qui contrôlent l'industrie. Plutôt que de se définir comme le leader canadien, Cossette se voit toutefois comme un petit entrepreneur international.

«Cossette est en mission et ça va marcher», a lancé Claude Lessard.

Avec son bilan solide, Cossette a par ailleurs réactivé son programme d'expansion par acquisitions, après avoir fait une pause en 2006, a déclaré Jean Royer. Claude Lessard voit l'expansion en Europe et surtout aux États-Unis. Depuis sept ou huit mois, il a des contacts avec des proies potentielles, sans être passé cependant au stade des négociations.

Cossette a le gros défi de rebâtir sa clientèle et son équipe de New York (passer de 140 à une centaine d'employés), après y avoir perdu son plus gros client, TD Waterhouse, racheté par AmeriTrade. «Cossette est en mode de gestion d'urgence à New York, mais c'est stabilisé et il reste à reconstruire.»

Claude Lessard veut que Cossette réalise 50% de ses activités à l'extérieur du Canada d'ici 2010.