Dell a encore défendu mercredi la «procédure rigoureuse» l'ayant conduit à décider de quitter la Bourse, face à la pression croissante de certains actionnaires pour un relèvement du prix auquel le groupe informatique prévoit de se vendre à son patron et à un fonds.

Un «comité spécial», constitué de membres «indépendants» du conseil d'administration «a suivi une procédure rigoureuse, sur une durée de plus de cinq mois, pour évaluer les risques actuels pour Dell, les opportunités et les solutions stratégiques», indique le groupe dans un communiqué.

Parmi les solutions envisagées figuraient une recapitalisation, un changement de la politique de dividende, ou la vente de tout ou partie des activités, précise-t-il.

C'est cette dernière option qui l'a emporté, Dell annonçant début février son rachat d'ici l'été par son PDG fondateur, Michael Dell, et le fonds Silver Lake, pour 13,65 dollars par action soit une valorisation de 24,4 milliards.

Le marché spécule toutefois sur un relèvement de cette offre, étant donné l'opposition manifestée par certains actionnaires du groupe, comme les fonds Southeastern Asset Management et T. Rowe Price Associate, détenteurs de respectivement 8,5 % et 4,4 % du capital, qui jugent le prix offert insuffisant.

Et la situation pourrait se compliquer davantage encore avec l'entrée en scène de l'investisseur activiste Carl Icahn qui, selon des sources de marché citées par la chaîne de télévision CNBC, aurait acquis ces deux dernières semaines environ 6 % du capital de Dell.

L'information n'a pas été confirmée par le groupe, mais elle a permis à l'action Dell de renverser la tendance à la Bourse de New York et de clôturer mercredi sur une hausse de 1,78 % à 14,32 dollars, après une séance passée presque intégralement dans le rouge.

D'après CNBC, il est très probable que M. Icahn joigne le camp des actionnaires opposés à l'offre de rachat de Dell telle qu'elle est présentée actuellement, renforçant encore la pression pour un relèvement.

L'opération ne pourra en effet avoir lieu que si elle est approuvée par une majorité des actionnaires autres que Michael Dell (qui détient lui-même environ 14 % du groupe).

Dell a semblé écarter un relèvement de l'offre mercredi. «Nous avons négocié activement pour nous assurer que les actionnaires recevront la meilleure valeur possible», affirme son comité spécial dans le communiqué.

Et il rappelle que l'accord trouvé avec Michael Dell et Silver Lake prévoit «une série de clauses importantes pour protéger et maximiser la valeur pour les actionnaires», notamment la recherche d'une éventuelle offre plus intéressante jusqu'au 22 mars.

Le Wall Street Journal indique sur son site internet, en citant des sources proches du dossier, que Hewlett Packard et Southeastern Asset Management ont notamment envisagé une contre-offre dans ce cadre, mais qu'il n'est pas clair qu'ils sont encore intéressés.