La Maison-Blanche va dévoiler mercredi une stratégie de lutte contre le vol de secrets industriels, au moment où se multiplient des accusations d'intrusions par des hackers chinois dans des réseaux d'entreprises américaines.

Cette stratégie, qui doit être révélée peu après 15h par la présidence américaine, vise à «coordonner et améliorer les mesures prises par l'État pour protéger l'innovation, moteur de l'économie américaine et pilier de l'emploi» dans le pays, a précisé à l'AFP un responsable de l'exécutif.

«Le vol de secrets industriels peut être dommageable à l'avantage compétitif des entreprises sur les marchés étrangers, réduire les exportations dans le monde entier et mettre en danger des emplois américains», a ajouté ce responsable sous couvert de l'anonymat.

Il a souligné que cette stratégie n'était «pas concentrée sur un pays en particulier, ni exclusivement sur la cybersécurité, même si (elle) joue un rôle important».

Mais l'annonce de la Maison-Blanche intervient alors que la Chine, et en particulier son armée, est accusée d'être à la tête d'une opération géante de cyberespionnage.

La société Mandiant, l'un des conseils du gouvernement américain en matière de sécurité informatique, a récemment accusé l'armée chinoise de contrôler des centaines voire des milliers de hackers parmi les plus virulents du monde, après avoir mené des centaines d'enquêtes sur le sujet au cours des trois dernières années.

Le rapport de 74 pages de Mandiant s'est concentré sur un groupe, du nom de «APT1», acronyme de «Advanced Persistent Threat», qui aurait volé d'énormes quantités d'informations et ciblé des infrastructures aussi importantes que les activités énergétiques américaines. Des entreprises de presse, des sociétés privées et des agences gouvernementales ont été visées, selon la même source.

Mercredi, la Chine a à nouveau rejeté catégoriquement ce rapport, qualifiant ces accusations d'«infondées». «Les cyberattaques sont par nature transnationales, anonymes et trompeuses, il y a beaucoup d'incertitudes sur leur origine», a affirmé le porte-parole du ministère de la Défense.