Un cabinet d'avocats américain a annoncé lundi le dépôt d'un recours en nom collectif contre le groupe Hewlett Packard, une semaine après que celui-ci se soit dit victime de fraudes comptables d'une société rachetée l'année dernière.

HP avait annoncé mardi dernier une charge exceptionnelle de 8,8 milliards de dollars, la justifiant en grande partie par une dépréciation de l'éditeur britannique de logiciels Autonomy, qu'il avait payée plus de 10 milliards mais qu'il accuse d'avoir artificiellement gonflé ses comptes avant la transaction.

L'ex-patron et fondateur d'Autonomy, Mike Lynch, a rejeté ces accusations de fraudes, sur lesquelles HP dit avoir été alerté en mai.Dans sa plainte, déposée devant un tribunal de Californie, le cabinet Robbins Geller Rudman & Dowd accuse la direction de HP d'avoir «caché (des faits) aux investisseurs».

Outre l'affaire Autonomy, il lui reproche une autre lourde charge exceptionnelle passée en août à cause d'une autre entreprise rachetée en 2008, EDS, et juge que «les déclarations fausses et trompeuses» de HP ont permis à l'action du groupe de coter à «des cours artificiellement gonflés».

HP, frappé de plein fouet par le ralentissement du marché des PC, traverse une restructuration pénible et son action est désormais au plus bas depuis dix ans.

Le titre, qui avait encore dégringolé de 11,95% après l'annonce de l'affaire Autonomy, a clôturé lundi à 12,74$.

Il valait encore près de 30 dollars mi-février.Plusieurs autres cabinets d'avocats ont annoncé des enquêtes pour vérifier si le groupe avait enfreint la régulation boursière dans l'affaire Autonomy, l'un d'entre eux, Johnson and Weaver, se demandant notamment si HP «essaye de se dépeindre comme une victime de fraude afin de détourner les critiques sur son propre échec à faire un examen correct avant d'acheter Autonomy».