Le Syndicat national de l'édition considère que la plainte déposée le 11 avril par le Département de Justice américain à l'encontre de cinq éditeurs et d'Apple pour entente sur le prix des livres numériques risque de nuire à la concurrence sur ce marché aux États-Unis.

Cette plainte risque «d'entraîner une reconfiguration monopolistique de ce secteur de l'économie culturelle, en laissant libre cours au dumping tarifaire pratiqué par les revendeurs les plus puissants», estime jeudi le syndicat professionnel, visant notamment Amazon sans le citer.

Trois des cinq éditeurs ont accepté de signer un accord transactionnel par crainte d'une action longue et coûteuse: pour le SNE, ils «ouvrent la voie à une déstabilisation majeure et à une mise sous tutelle du marché du livre numérique, allant à l'encontre des intérêts fondamentaux des créateurs, des lecteurs et des intermédiaires culturels».

Par ailleurs, les États-Unis et Bruxelles coopèrent activement sur ce dossier: une enquête sur de «prétendues pratiques anticoncurrentielles» est aussi en cours à Bruxelles, visant plusieurs éditeurs français et étrangers, rappelle le SNE.

Les éditeurs français sont très attachés à la maîtrise d'un prix unique du livre numérique, valable pour tous les revendeurs quel que soit leur pouvoir de marché, poursuit le syndicat.

Ils ont ainsi soutenu, en mai 2011, l'adoption d'une loi sur le prix du livre numérique s'imposant aux firmes françaises et étrangères pour toutes ventes réalisées sur le territoire français.

«En ces circonstances, le Syndicat national de l'édition tient à réaffirmer son attachement à cette loi.

Il estime que les Autorités européennes, garantes de l'édification d'une Europe de la diversité culturelle, ne peuvent prendre pour modèle le traitement inadapté de cette affaire par le département de la Justice américain», conclut le SNE.