Si vous avez pris l'habitude d'écouter la radio sur Internet, à la maison ou au bureau, il va peut-être falloir changer vos habitudes, sous peu. En effet, une nouvelle réglementation décrétée aux États-Unis par la «Copyright Royalty Board», l'organisme qui surpervise la perception des droits d'auteur, aura pour effet, à partir du 15 juillet prochain, d'augmenter de 30 % par année, jusqu'en 2010, les montants que les diffuseurs sur Internet doivent verser en droits d'auteurs.

Si vous avez pris l'habitude d'écouter la radio sur Internet, à la maison ou au bureau, il va peut-être falloir changer vos habitudes, sous peu. En effet, une nouvelle réglementation décrétée aux États-Unis par la «Copyright Royalty Board», l'organisme qui surpervise la perception des droits d'auteur, aura pour effet, à partir du 15 juillet prochain, d'augmenter de 30 % par année, jusqu'en 2010, les montants que les diffuseurs sur Internet doivent verser en droits d'auteurs.

On estime ainsi que ces montants pourraient atteindre 2,3 milliards de dollars dès 2008, soit un montant quatre fois supérieur à celui exigé des stations de radio conventionnelles. Par auditeur, ces montants s'élèveront à 8,91 $US pour 2006 - la loi est rétroactive - , pour atteindre 15,59 $US en 2010. Les diffuseurs sur Internet affirment qu'ils devront tout simplement cesser leurs émissions, puisqu'ils sont incapables de financer à même la publicité - leur principale source de revenus - de telles augmentations.

Le phénomène de la radio sur Internet a pris une ampleur considérable, ces dernières années. Apple, par exemple, incorpore un volet "Radio" dans les versions récentes de son logiciel iTunes, tout comme Microsoft avec Windows Media Player. Il existe aussi toute une panoplie de logiciels spécialisés pour écouter - et même enregistrer au format MP3 - la programmation de ces stations.

Au Canada, toutefois, les règles de remboursement des droits d'auteurs sont nettement moins contraignantes, au point que les diffuseurs américains songent déjà à déménager leurs stations émettrices pour se soustraire aux lois américaines. Entre-temps, le mouvement de protestation sur Internet s'organise, et semble porter des fruits puisque, le 26 avril dernier, deux sénateurs américains, un Démocrate et un Républicain, ont présenté un projet de loi pour renverser la décision de la CRB, et conserver le système actuel, qui prévoit le versement d'un montant fixe et d'un pourcentage des profits. On peut suivre l'évolution de la question sur le site SaveRadioNet (www.savenetradio.org).

Bye, bye DRM

On a déjà fait état, dans cette chronique, de la bataille du DRM, opposant les maisons de disque aux associations de consommateurs au sujet de la technologie de protection des droits numériques (DRM, en anglais) incrustée dans les chansons vendues en ligne, notamment sur le site Apple Store. Une première brèche était apparue dans le front commun des maisons de disque avec l'accord signé en avril entre Apple et EMI, qui accepte de vendre son catalogue sans DRM sur le iTunes Store, à un pris légèrement supérieur (40 ¢ de plus par chanson). Depuis cette date, par contre, on attendait toujours.

C'est maintenant chose faite avec la sortie, mercredi, de la version 7.2 du logiciel iTunes, qui propose l'option «iTunes Plus», soit l'achat de chansons sans protection pour 1,39 $ (10 ¢ de plus au Canada qu'aux États-Unis). Ces chansons sont également de meilleure qualité, puisqu'elles sont encodées à 256 kps plutôt qu'à 128 kps, comme toutes les autres vendues sur le site. On offre également aux consommateurs de mettre à jour leurs chansons déjà achetées, moyennant la différence du prix.

L'avantage, outre une qualité sonore nettement supérieure selon les premiers acheteurs, c'est que ces chansons peuvent être écoutées sur n'importe tel baladeur numérique, pas juste le iPod, contrairement à toutes les autres vendues sur la boutique d'Apple.

De plus, elles ne sont pas limitées à un nombre défini d'ordinateurs et d'appareils. Ça ne veut toutefois pas dire qu'Apple et EMI ouvrent toute grande la porte au piratage, et à la diffusion débridée sur Internet des pièces achetées. On s'est, en effet, rendu compte que le nom de l'acheteur est incrusté dans chaque chanson sans protection, une façon commode pour Apple de repérer les pirates...

Pour l'instant, cette offre s'applique uniquement au catalogue d'EMI, les autres maisons de disque se faisant tirer l'oreille pour laisser tomber la protection qu'elles affectionnent tant.

De plus, les chansons des Beatles, qui appartiennent à EMI, ne sont pas encore offertes, même si on affirme chez Apple que les négociations se poursuivent depuis plusieurs mois. Par contre, celles de Paul McCartney sont vendues sur le Apple Store depuis mercredi.