Ce lundi se tient à Paris la manifestation «Paris, capitale du libre».

Ce lundi se tient à Paris la manifestation «Paris, capitale du libre».

Organisé par la mairie de Paris et par l'Association des sociétés de services en logiciels libre (ASS2L), cet événement rassemble les grands noms de la famille du code source libre autour de débats et de conférences.

Dans une logique d'ouverture, les organisateurs avaient convié les éditeurs traditionnels de logiciels, notamment les membres de l'Association française des éditeurs de logiciels (Afdel).

Ce club rassemble notamment AIMS, Cegid, Dassault Systems, Reportive, Extensity France, Berger-Levrault, Microsoft France...

Ces derniers ont gentiment, mais fermement décliné l'invitation. Dans un communiqué, l'Afdel explique qu'elle «ne peut participer à un événement qui d'une part présente une vision tronquée du logiciel libre et qui d'autre part prétend «dynamiter» l'industrie du logiciel».

Et d'envoyer une série de missiles contre cette manifestation.

«L'Afdel note en premier lieu qu'aucun éditeur français, pas même open source n'a été convié à débattre en tant que tel».

«Alors que tout démontre également que l'opposition (entre le modèle libre et propriétaire, NDLR) n'est ni constructive, ni conforme à la réalité, le fantasme libertaire d'un logiciel libre émancipateur semble avoir lui la vie dure dans notre pays. Surfant sur la vague altermondialiste, la mention "open source" semble être ici devenue un argument marketing. La réalité est pourtant bien différente», poursuit l'association.

L'Afdel mitraille également le modèle économique du libre.

«Le modèle économique du libre est quasi-exclusivement un modèle reposant sur la vente de prestations de services (formation, support, développement…). Mais lorsque le logiciel impose de gros investissements en R&D, ce modèle de financement atteint ses limites. Les éditeurs consacrent le tiers de leurs effectifs et de leurs investissements à la R&D. On ne finance pas une industrie lourde avec du service. Qui imaginerait financer la construction automobile sur la base de contrats de maintenance?»

«Faire le pari d'une économie fondée sur la gratuité relève de la pure utopie, poursuit l'Association. Quant à celui d'une économie fondée uniquement sur le service, le prix à payer serait la perte d'une capacité de R&D en France et d'emplois à haute valeur ajoutée, de surcroît difficilement délocalisables en Inde.»

Tristan Nitot, président de la Fondation Mozilla Europe, s'avoue surpris par cette attaque.

«Le modèle économique du libre existe bel et bien, les salariés de la Fondation en savent quelque chose. Quant au manque d'investissements en R&D de l'open-source, il y a de quoi sourire. Prenez Internet Explorer de Microsoft, il n'a pas évolué depuis plusieurs années. Et le avancées prévues pour la prochaine version sont le fruit des innovations développées par des acteurs du libre!»

Bref, la cohabitation entre éditeurs du libre et éditeurs propriétaires n'est pas pour demain...