Le chemin qui a mené Peter Forsberg aux Jeux de Vancouver a été rempli d'embûches, mais l'attaquant vedette de la Suède estime que les douleurs et les sacrifices en ont valu la peine.

Forsberg affichait une mine radieuse vendredi matin après avoir appris qu'il avait été choisi pour porter le drapeau de son pays aux cérémonies d'ouverture de la soirée.

Pas plus tard que la semaine dernière, une énième blessure, cette fois à un petit doigt, mettait en danger sa participation aux Olympiques. Très souvent blessé, le joueur de 36 ans a reconnu qu'il a plusieurs fois pensé ne plus jamais être en mesure de participer aux Jeux.

«Je suis passablement excité à la pensée d'être ici et de pouvoir aider cette équipe, a-t-il dit une fois rendu à Vancouver. Les dernières années n'ont pas été faciles pour moi et je ne suis pas 100% certain d'être à mon meilleur niveau pour ce tournoi, mais je veux juste faire de mon mieux, peu importe si on me fait jouer dans un troisième ou quatrième trio.»

Forsberg a déjà deux médailles d'or olympiques à son palmarès et c'est lui qui a marqué le fameux but en tirs de barrage contre le Canada qui procurait la médaille d'or à son pays à Lillehammer en 1994, un grand moment qui a été reproduit sur un timbre dans son pays. Il faisait aussi partie de l'équipe qui a gagné le tournoi de Turin il y a quatre ans.

Ces deux championnats font partie de ses plus précieux souvenirs.

«Je n'ai pas jeté un coup d'oeil à la médaille de Lillehammer depuis un bon bout de temps parce qu'elle est protégée dans un coffre-fort, mais j'ai pu revoir celle de Turin il n'y a pas si longtemps. C'est quelque chose que vous pouvez vous remémorer quand vous êtes encore plus vieux que moi et que vous avez cessé de jouer, en vous disant que c'est franchement plaisant d'avoir fait partie de deux équipes médaillées d'or olympiques.»

Même s'ils sont les tenants du titre olympique, les Suédois ne sont pas considérés du même niveau que les Canadiens et les Russes à l'aube du tournoi de Vancouver.

Forsberg croit que c'est parce que plusieurs joueurs importants arrivent en fin de carrière et dépassent la trentaine d'années: lui-même évidemment, mais aussi Nicklas Lidstrom, Daniel Alfredsson, Fredrik Modin, Mattias Ohlund, Samuel Pahlsson et Henrik Tallinder.

«Plusieurs joueurs (qui étaient à Turin) sont encore avec l'équipe, mais la plupart d'entre nous étions à notre apogée à ce moment-là. On parle de gros morceaux comme (Mats) Sundin, Alfredsson..., nous avions 31 ou 32 ans à l'époque alors qu'aujourd'hui nous sommes plus vieux.»

Forsberg croit néanmoins qu'une jeune génération menée par les jumeaux Sedin, Henrik Zetterberg, Nicklas Backstrom et Henrik Lundqvist peut être en mesure d'assurer la relève.

Aussi, le fait de n'être pas favorite pourrait... favoriser la Suède.

«Peut-être que nous comptions parmi les favoris à Turin, rappelle Forsberg, mais cette fois je pense que tout le monde parle du Canada et de la Russie. Mais on ne sait jamais et on a vu ça lors de récents tournoi: ce sont de bons joueurs dans quelques équipes qui peuvent faire la différence. C'est l'affaire d'un match et tout peut arriver.»

Forsberg a a joué cette année pour l'équipe de sa ville natale d'Ornskoldsvik en compagnie de son ami d'enfance Markus Naslund.