L'Espagne s'est approchée à une victoire d'une quatrième Coupe Davis après avoir remporté les deux premiers simples face à la République tchèque grâce à un Rafael Nadal retrouvé et un David Ferrer renversant, vendredi à Barcelone.

Invisible pendant une heure et demie, Ferrer a conservé son invincibilité sur terre battue en Coupe Davis avec un superbe retour (1-6, 2-6, 6-4, 6-4, 8-6) pour valider la nette victoire (7-5, 6-0, 6-2) de Nadal sur Tomas Berdych.

Les Tchèques ont désormais besoin d'un petit miracle pour renverser la vapeur puisque seule l'Australie, en... 1939, a réussi à combler un tel déficit dans une finale.

À l'inverse, l'Espagne est bien partie pour devenir la première nation depuis la Suède en 1998 à conserver son titre. Elle revient de loin car on s'est longtemps dirigé vers un match nul vendredi.

«Steps», qui avait survécu à 78 aces du Croate Ivo Karlovic lors d'un match culte (5h59) en demi-finales, a déroulé son catalogue de facéties et variations pour mener deux sets à zéro.

Cantonné dans un rôle d'obscur faire-valoir devant 16 000 spectateurs, Ferrer a fait le dos rond avant de remonter la pente en pilonnant son adversaire du fond du court et finalement enfoncer, au courage, la porte du magasin de farces et attrapes de Stepanek.

C'est une belle revanche pour Ferrer, dont la titularisation à la place de Fernando Verdasco n'allait pas de soi pour un joueur qui n'a plus franchi le deuxième tour d'un tournoi depuis le mois d'août.

Nadal comme avant

Son capitaine Albert Costa lui avait confié la mission de battre Stepanek ou au moins de garder le Tchèque sur le court le plus longtemps possible, histoire de le fatiguer en vue du double samedi.

Ferrer a réussi à faire les deux, en imposant 4h17 de jeu à Stepanek qui aura, sans doute aux côtés de Berdych, une première balle de match à défendre samedi face à la paire Verdasco/Lopez.

Si jamais les Tchèques parviennent à réduire l'écart, ils seraient encore loin de l'arrivée puisque Stepanek devra ensuite battre Nadal dimanche, un scénario qui a encore pris du plomb dans l'aile après la démonstration du deuxième joueur mondial face à Berdych.

Après quatre défaites de rang à Bercy et au Masters, le Majorquin a retrouvé des couleurs en même temps que la terre battue. Vendredi, il a disputé le 50e match de sa carrière au meilleur des cinq sets sur la surface. Pour sa... 49e victoire, contre un seul échec, face à Soderling en mai à Roland-Garros.

Plutôt confiant, Berdych avait assuré que Nadal était «plus vulnérable que jamais». Mais vendredi le maillon faible c'était lui.

Incapable de traduire ses paroles conquérantes en actes, Berdych a eu tort de sous-estimer la ténacité de Nadal qui, passé un début de match laborieux, a rallongé ses frappes et déplié ses ailes.

En danger à 4-5, 0-30 dans la manche initiale, le Majorquin, bandeau rouge et jaune sur la tête, s'est envolé en remportant treize jeux d'affilée.

«Ce premier set a été la clé. Après, tout a changé, a commenté Nadal. Avec le public derrière moi, j'avais confiance et j'ai commencé à dérouler mon tennis habituel sur terre battue.» Et ça fait toujours aussi mal.