Roger Federer cherchera à profiter de l'absence de Rafael Nadal au Masters, dont le coup d'envoi sera donné dimanche à Shanghai, pour combler une partie de son retard sur l'Espagnol, à qui il espère reprendre la place de N.1 mondial la saison prochaine.

Le Suisse a montré toute l'importance qu'il accorde à cette reconquête en ne faisant l'impasse sur aucun des grands tournois en salle de la fin de saison, lui qui n'avait pas toujours été au rendez-vous les années précédentes.

Cette détermination ne lui a pas permis de réussir le rapproché espéré. A Madrid, Federer est tombé en demi-finale sur un Andy Murray en plein boom et à Paris, gêné par une raideur au dos, il a préféré renoncer par précaution avant de jouer son quart.

S'il veut avoir Nadal en ligne de mire dans deux mois à l'Open d'Australie, Federer n'a donc pas le choix: il doit remporter en Chine son cinquième Masters, un exploit qui le mettrait au niveau de Pete Sampras et d'Ivan Lendl.

Les choses pourraient ensuite aller très vite. Une victoire à Shanghai et l'écart avec la première place serait déjà divisé par deux. Une autre à Melbourne, associée à un échec de Nadal avant les demi-finales, et le Suisse remonterait sur le trône.

Reste à savoir si ce doublé Masters/Australie, qu'il a déjà réussi à trois reprises (2004, 2006, 2007), est toujours dans ses cordes.

Après avoir connu, de janvier à août, ses huit mois les plus pénibles depuis son éclosion au plus haut niveau, il a prouvé qu'il était toujours capable de remporter de grands titres en décrochant son cinquième US Open d'affilée.

Attention à Murray

Pendant ce temps, la concurrence a pris conscience que le maître n'était pas invincible. Nadal, gêné par une tendinite à un genou, a préféré privilégier son dernier objectif de l'année, la finale de la Coupe Davis, fin novembre en Argentine, et ne sera donc pas là.

Mais l'Espagnol n'est plus le seul à croire en ses chances. Parmi les sept adversaires de Federer, quatre l'ont déjà battu cette année: le Serbe Novak Djokovic (Open d'Australie), l'Américain Andy Roddick (Miami), le Français Gilles Simon (Toronto), repêché après le forfait de Nadal, et le Britannique Andy Murray (Dubai, Madrid).

Les trois derniers ont été tirés au sort en sa compagnie dans le groupe «rouge», alors que Djokovic, le Russe Nikolay Davydenko, l'Argentin Juan Martin Del Potro et l'autre Français Jo-Wilfried Tsonga, font partie du groupe «or» (les deux premiers de chaque poule disputeront les demi-finales).

Comme d'habitude, les maîtres n'arrivent pas dans le meilleur état possible. Federer a dû ménager son dos, Del Potro a des problèmes d'ongle aux orteils, Davydenko souffrait récemment du poignet, Tsonga de la cuisse et Djokovic, s'il n'a pas de blessure particulière, ne semble plus avoir le même jus qu'en début de saison.

Dans ces conditions, c'est Andy Murray qui fait figure d'outsider N.1, voire de cofavori. Le jeune Écossais de 21 ans a pris une dimension nouvelle depuis cet été en remportant deux Masters Series, à Cincinnati en août puis à Madrid en octobre. Il a emmagasiné en finale de l'US Open une expérience des grands matches qui pourrait lui servir à Shanghai.Quant à Tsonga, sa forme physique n'est peut-être pas optimale, mais sa fraîcheur mentale ne fait aucun doute. Après son succès à Paris-Bercy, il ne vient pas en Chine seulement pour apprendre.