Milos Raonic n'aime pas perdre. En aucune circonstance. Pas même à son premier match de quart de finale de Grand Chelem en carrière contre le joueur donné favori par les maisons de paris pour remporter le tournoi.

Malgré 21 as, l'athlète canadien, neuvième raquette mondiale et huitième tête de série à Roland-Garros, a été éliminé mardi à Roland-Garros en trois manches de 5-7, 6-7 (5) et 4-6 par le numéro deux mondial Novak Djokovic. Une élimination qu'il digère mal malgré l'ampleur de la tâche qui l'attendait mardi sur le court Philippe-Chatrier de Roland-Garros.

En deux tournois préparatoires sur la terre battue cette année, Djokovic n'a subi qu'une défaite, en demi-finale à Monte-Carlo contre Roger Federer. L'an dernier, même Rafael Nadal a eu besoin de cinq manches (9-7 à la manche ultime) pour le vaincre.

«C'est clair que je ne suis pas content (de perdre), a dit Milos Raonic après son match. Parfois, il me faut du temps pour réaliser ma défaite. Maintenant, il faut que je prenne du recul, me mette des oeillères, regarde devant moi, que je m'améliore et fasse en sorte que cette défaite ne serve pas à rien.»

Ajustements

La déception de Milos Raonic est probablement d'autant plus vive qu'il a réussi à enlever une manche à Djokovic en demi-finale du Masters de Rome, il y a deux semaines. Mais le numéro deux mondial a fait des ajustements à son jeu entre Rome et Paris.

«(Mardi, Djokovic) jouait beaucoup plus près de la ligne de fond de court, dit Milos Raonic. Je ne pouvais pas dicter le match comme j'ai pu le faire à Rome. Il ouvrait un peu plus le jeu, aussi, avec son revers le long de la ligne. J'ai pris les bonnes décisions, c'est juste que je n'ai pas réussi à les mettre en oeuvre.»

Plus jeune joueur du top 10 mondial, Raonic est peut-être un peu sévère envers lui-même - ce qui n'est sans doute pas si mauvais. Avant de fouler la terre battue parisienne, il n'avait jamais atteint les quarts de finale d'un tournoi de Grand Chelem. Cette semaine à Paris, Raonic est devenu le premier Canadien à atteindre les quarts de finale d'un tournoi du Grand Chelem dans l'ère moderne du tennis (depuis 1968).

Faut-il s'étonner que ce puissant serveur ait atteint cette étape de sa carrière sur terre battue, la surface la plus lente, plutôt que sur surface dure ou sur gazon?

À première vue, peut-être. Mais les puissants serveurs comme John Isner et Raonic connaissent des succès sur la terre battue depuis quelques années.

«Il faut comprendre la mentalité du jeu (sur terre battue), dit Milos Raonic. Sur terre, on a plus de temps. Beaucoup de personnes m'ont dit et répété que mon tennis pouvait s'adapter à la terre. Je n'y croyais pas trop au départ, mais j'ai vu mon jeu s'améliorer, et maintenant j'y crois.»

Pour expliquer le danger que représentent ces puissants serveurs sur terre battue, Djokovic rappelle aussi une leçon élémentaire de la physique et du tennis.

«Quand on sert à 225 km/h, peu importe la surface, la balle va vraiment vite, dit-il. Il faut être très régulier, très fort mentalement et se préparer à la première occasion. Quand elle se présente, il faut savoir la saisir. Il était très important de gagner la première manche.»