L'Australienne Samantha Stosur a remporté dimanche à New York l'Omnium des États-Unis en disposant en finale de l'Américaine Serena Williams en deux manches de 6-2, 6-3.

«C'est sûrement l'une de mes meilleures journées et c'est merveilleux de penser que je l'ai connue ici, aujourd'hui, a expliqué Stosur. C'est une sensation incroyable de remporter ce tournoi, ici à New York, où j'ai toujours rêvé de m'imposer.

«Je ne sais pas trop quoi dire, a-t-elle avoué. C'est ma première grande victoire; Serena, elle, en a remporté 13, c'est énorme. J'espère qu'elle réalise qu'elle est une grande championne et que nous lui devons toutes beaucoup.»

L'athlétique joueuse de 27 ans, 9e favorite, a enlevé son premier titre majeur, le premier d'une joueuse australienne depuis Evonne Goolagong Cawley en 1980, le premier à New York depuis Margaret Court en 1973. Elle est la troisième néophyte à s'imposer cette saison en Grand Chelem après la Chinoise Li Na à Roland-Garros et la Tchèque Petra Kvitova à Wimbledon Stosur, une joueuse qui a mis du temps à joindre l'élite du tennis féminin et qui n'a remporté que deux autres tournois en carrière, avait déjà été finaliste à Roland-Garros, en 2010. Elle était encore en finale à Toronto il y a quelques semaines, perdant justement contre Williams.

Elle et ses entraîneurs avaient toutefois visiblement retenu les leçons de cette défaite et elle était parfaitement préparée pour ses retrouvailles avec la puissante Américaine. Bien concentrée sur l'enjeu, elle a appliqué son plan de match à la perfection en forçant sa rivale à se déplacer, en variant la puissance de ses coups et en retournant sans relâche grâce à sa superbe forme physique.

Alors qu'elle avait parfois eu de la difficulté à contrôler ses nerfs, l'Australienne a cette fois conservé son calme pendant que sa rivale succombait à ses vieux démons. Menée 6-2 et sur le point de perdre son service dans le premier jeu de la deuxième manche, Williams a frappé un coup qui semblait gagnant et s'est exclamée: «Come on», pendant que Stosur cherchait à rejoindre la balle.

L'arbitre Eva Asderaki a décidé d'octroyer le point à l'Australienne, en vertu d'une règle bien claire, mais rarement appliquée. Williams s'est évidemment plaint, avec l'appui de la foule, et elle s'est montrée encore plus véhémente lors du changement de côté, deux parties plus tard, alors qu'elle avait repris les devants dans la manche.

S'adressant à l'arbitre, elle a déclaré: «Vous êtes hors de contrôle... Vous êtes une personne haineuse et vous êtes laide à l'intérieur... Et dire que je ne me suis jamais plainte. Wow. Vraiment, ne me regardez surtout pas!»

«Que puis-je faire?»

Après le match, Williams a tenté de se justifier. «J'avais frappé un coup gagnant, mais on dirait qu'il n'a pas compté...»

Réaliste, elle a concédé: «Ce point n'a finalement pas eu d'influence sur l'issue du match. Sam [Stosur] a joué de façon incroyable et elle méritait sa victoire. Je faisais de mon mieux, mais elle n'arrêtait pas de frapper des coups gagnants et je me disais: «Mon Dieu, que puis-je faire?»»

Élogieuse pour sa rivale, Williams a toutefois refusé de serrer la main de l'arbitre au terme du match. En 2009, elle avait perdu sa demi-finale contre l'éventuelle championne Kim Clijsters après avoir menacé une juge de lignes et écopé d'une pénalité. Elle avait ensuite écopé de la plus lourde amende de l'histoire du tennis féminin (82 500 $) et complétait hier une probation de deux ans dans les tournois du Grand Chelem.

«Les 14 derniers mois ont été très, très difficiles, avec les blessures et la maladie, a rappelé la championne de 13 tournois majeurs en carrière. Je ne pensais même pas pouvoir jouer l'US Open il y a quelques mois. Je suis donc vraiment excitée d'être allée si loin dans le tournoi.»

Photo: AP

Serena Williams