Gaël Monfils joue depuis le début de l'année avec six kilos de muscles supplémentaires: un lest qu'il faut porter, souligne-t-il, mais qui lui réussit plutôt bien jusque-là à l'Open d'Australie.

Qualifié pour le troisième tour jeudi, le N.3 français continue sur la lancée d'un début de saison très solide ponctué notamment d'un succès ébouriffant (6-4, 6-4) sur Rafael Nadal.

C'était il y a deux semaines à Doha où Monfils a exhibé au grand jour des biceps plus épais pour faire plus que jeu égal dans son bras de fer avec le N.1 mondial, un expert en la matière. Jeudi, Monfils a encore roulé des épaules pour écarter le coriace Autrichien Stefan Koubek (6-4, 6-4, 3-6, 6-2).

Entraîné depuis l'été dernier par l'Australien Roger Rasheed, ex-coach de Lleyton Hewitt et lui-même large comme un camion, il a découvert les vertus d'une préparation physique à la «Crocodile Dundee».

Parti tôt cet hiver aux Antipodes, il y a retrouvé Rasheed et ses méthodes musclées, un mélange de musculation et de foncier pour le moins intense. «Il fallait passer par là pour arriver au jeu qu'on essaye de développer», dit-il.

«Aujourd'hui, j'ai de meilleurs appuis qui me permettent de moins glisser et je me sens beaucoup plus fort pour rebalancer la sauce», explique Monfils dont l'un des surnoms - «Sliderman» - en a pris un coup.

«Plus lourd à traîner»

«Frapper plus fort plus longtemps», est devenu le nouveau credo du 13e mondial qui cherche à s'ouvrir à grands coups d'épaule les portes du Top 10.

Le revers de la médaille, c'est qu'il se sent «un peu moins rapide qu'avant sur certaines courses». «Ces 86,5 kilos, il faut les soulever quand-même. J'étais à 79 ou 80 avant. C'est plus lourd à traîner et pour la récupération c'est plus dur aussi».

Voilà donc pourquoi on l'a vu tirer la langue à la fin des (nombreux) longs échanges qu'il a joués lors de ses deux premiers tours à Melbourne.

«Je n'ai pas l'habitude de jouer avec ce poids», reconnaît-il. Sans que cela ait l'air toutefois de nuire au demi-finaliste du dernier Roland-Garros qui dit que le mental aussi a pris de l'épaisseur.

«J'arrive à m'en sortir dans des matches piège comme celui d'aujourd'hui, ça change un petit peu, je suis content», souligne «La Monf» qui rencontrera l'Espagnol Nicolas Almagro, autre solide gaillard, au prochain tour.

Quant à ceux qui s'inquiètent du fait qu'il pourrait bientôt ressembler davantage à un catcheur qu'à un joueur de tennis, le Parisien se veut également rassurant. «La muscu intensive c'est fini. On a bien poussé pendant la période foncière mais avec l'accumulation des matches, je vais fondre. J'ai d'ailleurs déjà un peu maigri.» Ah bon ?