Sergey Kovalev a parlé d'un coup chanceux pour expliquer sa défaite d'août dernier face à Eleider Alvarez. Le combat revanche semble lui avoir donné raison.

Kovalev (33-3-1, 28 K. -O.) a livré un combat méthodique et a signé une victoire par décision unanime sans équivoque face à Alvarez (24-1, 12 K.-O.).

Les trois juges ont octroyé des pointages de 116-112 (deux fois) et un cinglant 120-108. Il est vrai qu'Alvarez n'a jamais trouvé la solution au mystère Kovalev dans cet affrontement.

« On n'a pas gagné beaucoup de rounds, a admis l'entraîneur Marc Ramsay après le duel. Peut-être deux ou trois. »

À son 15e combat de championnat consécutif, Kovalev a été incisif au jab et il a été nettement plus actif qu'Alvarez, qui a subi un premier revers en carrière et doit mettre une croix sur un lucratif contrat avec Top Rank et ESPN.

« Ça a été une mauvaise soirée au bureau, a analysé le promoteur Yvon Michel. Mais il va rebondir. Regardez Kovalev : il s'est fait passer le K. -O. à son dernier combat et regardez-le maintenant. Alvarez va pouvoir rebondir. Il est bien vu au sein de la division. Le téléphone va sonner. »

« Je ne me vois pas comme un perdant ce soir, mais je dois tout de même lui donner le mérite qui lui revient, a dit Alvarez. Il s'est amélioré depuis notre dernier affrontement.

« Je savais que si on allait jusqu'au bout, il allait être le favori. Je voulais mettre de la pression, mais je n'ai pas pu. »

Les quelques bons coups qui ont touché la cible de la part du Montréalais n'ont pas été suivis en combinaisons.

« On souhaitait le laisser se fatiguer et commencer à attaquer davantage vers le quatrième ou le cinquième round, a dit Ramsay. Mais Eleider s'est rué sur lui au deuxième. Il nous disait dans le coin qu'il était plus à l'aise comme ça. Nous aurions dû le retenir davantage sur ce point.

« D'un autre côté, il absorbait tellement de coups sur sa garde que c'est lui qui se vidait de son énergie. Ses coups n'ébranlaient pas Kovalev par la suite. »

Trop faible volume

Kovalev n'a jamais été en danger dans ce combat. Alvarez a par contre paru ébranlé en quelques occasions.

« Mon jab et mes coups en puissance de la main droite ont souvent touché », a analysé Kovalev.

Les ajustements apportés par Buddy McGirt ont porté fruit.

« Je lui ai dit de revenir à la base, a-t-il rappelé. Et pendant le combat, nous n'avons pas eu à apporter trop d'ajustements, si ce n'est que de plier les genoux un peu. Sergey était trop droit. Vous paraissez bien les genoux barrés, mais vous n'accomplissez rien de bon. »

« Je veux maintenant un combat d'unification, a ajouté le nouveau champion. Je suis prêt pour n'importe qui dans la division. »

Du côté d'Alvarez, c'est surtout le volume des attaques lancées qui a été déficient. Ramsay lui demandait sans cesse d'accélérer la cadence entre les rounds, mais Alvarez n'a jamais répondu aux demandes de son entraîneur.

« On va devoir se regarder dans le miroir, voir ce qui n'a pas été fait, autant dans le combat que dans le travail qui a été fait auparavant, a indiqué Ramsay. Et pas seulement Eleider : moi aussi, ainsi que le reste de l'équipe, nous devrons voir ce que nous n'avons pas fait de la bonne façon. »