Le petit monde du pugilat québécois a été secoué par une nouvelle-choc jeudi soir lorsque le Conseil mondial de la boxe (WBC) a annoncé avoir été informé que Lucian Bute avait échoué un test antidopage à la suite de son combat de championnat du monde des super-moyens contre Badou Jack, le 30 avril dernier à Washington, D.C. Mais personne n'a été plus sidéré que Lucian Bute lui-même.

Dans un communiqué de presse publié en début de soirée jeudi, le pugiliste montréalais d'origine roumaine s'est dit surpris et désolé de cette nouvelle, d'autant plus, explique-t-il, qu'il s'est soumis à de nombreux tests dans le passé sans jamais les échouer.

«Je ne comprends pas ce qui a pu amener à ce résultat positif. J'ai toujours réussi tous les examens requis depuis que je suis champion du monde. Plus récemment, en prévision de mon affrontement contre (James) DeGale à Québec, j'ai été testé à huit reprises du début de mon camp jusqu'après mon combat. Je n'ai rien pris et jamais je n'ai utilisé des substances contre-indiquées, a affirmé le boxeur de 36 ans.

«J'ai pleinement confiance en mon équipe. Il y aura une analyse de l'échantillon B et je suis convaincu qu'il sera négatif», a également déclaré Bute.

Le président de GYM, Yvon Michel, a lui aussi fait part de son étonnement.

«Nous sommes fort surpris de cette conclusion préliminaire et nous souhaitons maintenant que l'analyse de l'échantillon B prouve que ce premier résultat était une erreur. Entre temps, nous demeurons solidaire avec Lucian Bute», a mentionné Michel.

Au passage, ce dernier affirme que GYM a toujours prôné des contrôles adéquats pour que le sport de la boxe soit propre et dit se réjouir des mesures internationales instituées.

La nouvelle, d'abord dévoilée par le chroniqueur de boxe à ESPN Dan Rafael sur son compte Twitter, fait état d'un test positif à l'ostarine.

Sans être un stéroïde anabolisant, l'ostarine peut avoir les mêmes effets que les stéroïdes anabolisants et peut servir à la récupération physique, a déclaré la docteure Christiane Ayotte, directrice scientifique du laboratoire antidopage du Canada.

Selon la docteure Ayotte, il s'agit d'un produit relativement facile à obtenir par Internet, et en règle générale, il ne se retrouve pas dans les aliments ni dans les suppléments.

L'Agence mondiale antidopage en a interdit l'usage en janvier 2008.

Le combat entre Bute (32-3-1, 25 K.-O.) et Jack (20-1-2, 12 K.-O.) s'était soldé par un controversé verdict nul et Jack a conservé sa ceinture.

Ce combat a été le dernier liant Bute au groupe Interbox et son président, Jean Bédard, s'est fait très laconique.

«On est très surpris. J'ai appris la nouvelle à la radio et on est au courant de rien. Depuis que Lucian a signé avec Al Haymon il y a un an et demi, nous n'avons plus la même implication auprès de lui», a-t-il déclaré.

L'entraîneur de Bute, Howard Grant, a refusé de commenter la nouvelle, se limitant à dire qu'il l'avait apprise en fin d'après-midi et qu'il ne possédait aucune information.

Adulé par les amateurs de boxe du Québec, où il s'est intégré au point d'apprendre et maîtriser parfaitement la langue française, Bute est devenu champion du monde des super-moyens de l'IBF le 19 octobre 2007 grâce à une victoire par mise hors de combat technique au 11e round contre Alejandro Berrio au Centre Bell.

Il a ensuite défendu son titre en neuf occasions avant de subir une défaite, la première de sa carrière, par mise hors de combat technique au 5e assaut face au Britannique Carl Froch lors d'un duel disputé en territoire hostile, à Nottingham, le 26 mai 2012.

Depuis, Bute est remonté cinq fois dans l'arène, incluant l'affrontement contre Jack.

Il a signé deux victoires et subi des défaites par décision unanime face à Jean Pascal, le 18 janvier 2014 au Centre Bell, et contre le Britannique James DeGale, le 28 novembre 2015 dans un combat de championnat du monde de l'IBF au Centre Vidéotron, à Québec.