Jusqu'à la 44e minute, tout se passait comme prévu pour l'Espagne: une bonne domination, quelques occasions franches et, surtout, une ouverture du score par le biais de Xabi Alonso, sur penalty. Bref, la recette classique. Puis, tel un oiseau s'envolant dans l'humidité de Salvador, Robin van Persie, a remis les deux équipes à égalité juste avant la pause.

Une oeuvre magnifique de la tête qui s'est, en fait, avérée être un prélude à une deuxième mi-temps ponctuée par quatre autres coups de tonnerre des Oranje.

Les retrouvailles entre les deux derniers finalistes ont largement penché en faveur des vaincus de 2010 qui se sont imposés par la marque de 5 à 1.

Ceux qui promettaient la tête du groupe B aux Espagnols devront peut-être revoir leur plan. Comme lors du Mondial sud-africain, ils ont entrepris leur parcours par une défaite. Cette fois, il ne s'agit pas d'un petit revers contre la Suisse, mais d'une véritable correction mettant en relief d'énormes défaillances défensives.

Iker Casillas avait bien raison de se méfier du tandem Van Persie-Arjen Robben. Alignés en attaque du 5-3-2 de Louis van Gaal, les deux hommes ont pris leur revanche sur 2010 et martyrisé la charnière centrale espagnole, notamment en contre-attaque.

Dans la lignée de sa finale de la Ligue des champions, Casillas n'a également pas respiré la confiance dans les airs ou en étant coupable d'un mauvais contrôle sur le quatrième but. Un match à oublier pour lui, en particulier.

«On ne cherche pas de coupable, car la défaite ne vient pas d'un joueur, mais de toute l'équipe, a tempéré le sélectionneur Vicente Del Bosque. [...] Le bon équilibre qu'on avait en première période s'est brisé par la suite. Il ne faut pas chercher un coupable en particulier car on l'est tous. Il faut aller chercher la victoire au prochain match.»

L'occasion se présentera, mercredi, contre le Chili, à Rio de Janeiro.

Première surprise

Grâce à des doublés du duo Van Persie-Robben, et au premier but, en sélection, du défenseur Stefan De Vrij, les Néerlandais ont signé la première surprise du tournoi. Pour avoir une meilleure perspective de cette performance, il faut rappeler que l'Espagne n'avait encaissé que six buts lors des deux derniers Euro et du Mondial 2010...combinés.

Après l'ouverture du score espagnol et alors que David Silva obtenait une occasion en or (43e minute), les Néerlandais ont rapidement réagi par quelques bons centres et tirs lointains. Ils ont ensuite pu s'engouffrer dans les nombreux espaces laissés par l'Espagne, en deuxième mi-temps.

La jeune défense néerlandaise a également bien tenu le coup contre les champions du monde. Le symbole en est le latéral gauche Daley Blind, auteur de deux passes décisives dont la magnifique ouverture pour Van Persie, en première mi-temps. Il se murmure déjà que Louis van Gaal aimerait l'attirer à Manchester United.

«Je ne m'attendais pas à ce que nous marquions cinq buts contre l'Espagne, a avoué Van Gaal. La manière était celle que j'attendais, mais je n'espérais pas autant de buts. Mais on a choisi une stratégie et les joueurs ont exécuté le plan de match avec conviction.»

Pas d'amour pour Diego Costa



Même en fermant les yeux, il était facile de deviner quand Diego Costa touchait au ballon. Son premier contrôle s'est accompagné d'un concert de sifflets à l'Arena Fonte Nova. Des chants «Diego viado», que la décence ne nous permet pas de traduire ici, suivait immanquablement les brimades envers le Brésilien qui a choisi de représenter la Roja.

Sur le terrain, c'est lui qui a obtenu le penalty controversé menant à l'ouverture du score de Xabi Alonso (26e) après une faute de De Vrij. Se promenant beaucoup en avant, il a ensuite été trop maladroit  dans le dernier geste. Sorti sur les huées généralisées, il a notamment vu Fernando Torres manquer une bonne occasion, dans le temps additionnel.

Photo Reuters

Cette frappe de Robben atteindra sa cible.