Lukas Podolski, qui devait honorer sa 100e sélection en équipe d'Allemagne dimanche contre le Danemark, dans le dernier match du groupe B de l'Euro-2012, reste un ailier infatigable sur son flanc gauche et un joyeux luron de la Mannschaft en dehors des terrains.

«J'ai toujours dit que la centième sélection était un objectif, un cap que je souhaitais atteindre. C'est un rêve et une certaine fierté», a-t-il reconnu sans pour autant se laisser obséder par ce chiffre magique.

«Je ne sais pas si (ce serait) dimanche, mais ce sera au cours de ce tournoi», a affirmé l'attaquant prodige, auteur de 10 buts en 19 matches pour Cologne à seulement 18 ans (saison 2003-2004).

Ce qui lui avait valu sa première sélection en juin 2004, contre la Hongrie en amical, et une participation à l'Euro, un fiasco et une élimination dès le premier tour.

Attaquant de pointe en club, Podolski, né en Pologne, est devenu l'un des hommes de base du système de jeu en 4-2-3-1, la marque de fabrique de Joachim Löw, d'abord comme adjoint de Jürgen Klinnsman puis comme sélectionneur.

«J'ai, pour ainsi dire, grandi avec ce système», a-t-il expliqué l'attaquant.

Seul à tutoyer Löw

Replacé sur le flanc gauche, il arpente infatigablement son aile, tentant des débordements, multipliant les appels, mais se dépensant aussi sans compter au pressing et en soutien de Jérôme Boateng en défense.

C'est dans ce registre qu'il a brillé lors des deux premières rencontres de l'Euro-2012, face au Portugal (1-0) et aux Pays-Bas (2-1).

«J'avais pour consigne principale, pour ces deux matches, de bien défendre et de fermer les côtés. Je pense avoir bien fait le boulot», a souligné Podolski, même s'il a reconnu «attendre plus» de lui-même.

Dynamique sur le terrain, il se distingue aussi par sa personnalité en dehors: ouvert, direct, volontiers blagueur avec les coéquipiers, le staff ou les journalistes.

Récemment, Joachim Löw a révélé que Podolski était le seul joueur à le tutoyer: «Je n'ai jamais proposé le tutoiement à personne, (mais) avec lui, c'était en quelque sorte automatique».

En raison sans doute de sa personnalité: travailleur et sérieux sur le terrain, beaucoup plus léger en dehors.

«Super mec»

«Lukas a toujours une plaisanterie à la bouche, toujours un tour à jouer. Ce n'est pas qu'un super joueur, c'est aussi un super mec et ce n'est pas pour rien qu'il est tellement apprécié», a confirmé Mario Gomez, qui le côtoie en sélections depuis leurs 14-15 ans.

Né en Pologne où il n'avait vécu que deux ans, Podolski garde des liens forts avec le pays où il s'est marié et dont il parle couramment la langue. Et s'il devait affronter la Pologne à l'Euro, peut-être dès les quarts de finale, il a assuré que ce sera «le terminus» pour elle. Même s'il a avoué «croiser les doigts» pour qu'elle franchisse le premier tour. Il avait déjà marqué deux buts à la Pologne à l'Euro-2008 (2-0).

A seulement 27 ans et avec sa probable 100e cape dimanche, il ne se trouvera plus qu'à trois unités de grand Franz Beckenbauer (103), mais encore loin des 150 sélections de Lothar Metthäus, le recordman allemand.

«Au-delà du football et de ma carrière, j'espère bien qu'il y a mille choses plus importantes que ce genre de statistiques», a-t-il conclu.