Le tant attendu Espagne-Italie a tenu toutes ses promesses, dimanche à Gdansk (1-1). L'Espagne a quasiment obtenu le double de passes et de tirs, mais a longtemps été incapable de contourner une belle équipe italienne organisée en 3-5-2. Ce n'est finalement qu'après l'ouverture du score, et lorsque le facteur fatigue est entré en jeu, que les champions en titre se montrés plus tranchants, en fin de rencontre.

La première demi-surprise est venue de Vicente Del Bosque, qui a décidé de remplacer David Villa, blessé depuis décembre, par un sixième milieu de terrain. Contre la meilleure défense des qualifications, la décision peut paraître étonnante. Avec une circulation du ballon, par ailleurs, moins fluide que d'habitude, les Espagnols ont payé cher, en première période, cette absence de buteur de métier. Combien de fois avons-nous vu les Cesc Fabregas opter pour une passe au lieu d'un tir, et David Silva faire le contrôle de trop devant une défense italienne très alerte?

Tout cela combiné au manque flagrant d'appels dans la profondeur et de poids dans la surface adverse, on comprend aisément que Gianluigi Buffon n'ait pas trop transpiré en première période. C'est au contraire son homologue Iker Casillas qui a dû se signaler sur un coup franc d'Andrea Pirlo, un tir de Claudio Marchisio ou une tête de Thiago Motta. Le revenant Antonio Cassano a également été impliqué dans la plupart des bons coups.

Avec un jeu plus direct et trois tirs entre les 45e et 50e minutes, la consigne de Vicente Del Bosque était claire: accélérer le jeu, le rendre moins prévisible. Mais sa défense a parfois été sujette à des gaffes. Sur un ballon de Sergio Ramos contré, Mario Balotelli aurait pu ouvrir le score s'il n'avait pas décidé de prendre tout son temps. Puisque le joueur de Manchester City a ainsi refusé le rôle de héros, ce titre est revenu à son remplaçant, Antonio Di Natale. Après une chevauchée d'Andrea Pirlo et un ballon parfait dans la profondeur, le numéro 11 a facilement gagné son duel contre Casillas.

Le doute espagnol n'aura duré que trois minutes, le temps pour Fabregas de devancer Buffon sur un service de l'extérieur du pied de Silva. Et malgré une occasion en or pour Di Natale, à la 78e minute, l'homme de la fin de match s'est avéré être Fernando Torres... pour de mauvaises raisons. L'attaquant de Chelsea a tout raté, dont un lob à cinq minutes du terme. Les choses ont bien changé en quatre ans pour lui...

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