Dominic Oduro a beau vouloir sortir du lot et se distinguer par une crête aux couleurs ghanéennes, c'est en insistant sur les réussites collectives qu'il répond à une question sur sa situation personnelle. Pour continuer dans les paradoxes, le milieu droit/attaquant connaît sa meilleure saison statistique avec un ratio d'un but toutes les 180 minutes, mais il est difficile de le dissocier de ses maladresses ou de ses performances très fluctuantes en pointe.

«Collectivement, je suis content du chemin parcouru et de la situation dans laquelle on est actuellement. D'un point de vue personnel, je pense que j'aurais pu marquer davantage, mais je ne veux pas trop penser à mes propres réalisations, a-t-il dit en entrevue. Je dois penser à celles de l'équipe et je suis heureux que nous soyons en mesure de pousser pour une place en séries. Nous y sommes presque, et je continue à répéter que nous maîtrisons notre destinée.»

Celui qui touche un salaire assez élevé de 250 000 $ a été acquis du Toronto FC au mois de janvier, en raison de sa polyvalence, de son expérience et de son sourire communicatif dans le vestiaire. En matière de polyvalence, Oduro a profité de différentes circonstances pour disputer sa part de matchs dans l'axe. Mais dans les hautes sphères montréalaises, il a toujours été clair que son profil ne se mariait pas forcément avec les milieux de terrain - même si sa vitesse peut aider en fin de match - et qu'il était plus utile dans un couloir.

Sur le plan de la personnalité, il est l'un des membres du noyau qui se charge de mettre l'ambiance dans l'équipe. Après Ambroise Oyongo, Didier Drogba a pris le contrôle de la musique dans le vestiaire, où résonnent des airs africains. Ce n'est pas pour déplaire à Oduro, qui apprécie autant ces rythmes que l'apport humain et sportif de l'Ivoirien. «Il y a toujours des hauts et des bas dans chaque organisation. Ce n'est pas sorcier, tu ne peux pas toujours être au sommet en termes d'enthousiasme, répond-il lorsqu'on lui demande si l'équipe avait perdu la notion de plaisir au cours de l'été. Mais ça se passe bien jusqu'ici. Didier a fait du bon travail et, même lors de l'échauffement, nous sommes toujours tous ensemble. J'aimerais donner le crédit à toute l'équipe, mais c'est lui qui a rapproché tout le monde un peu plus.»

À l'entraînement, la semaine dernière, une discussion animée, avec le numéro 7 en son centre, s'est justement terminée en franche rigolade lorsque Drogba a fait semblant de rouer de coups le Ghanéen. Oduro, tout sourire, s'est alors tourné vers les médias pour savoir si la scène avait été captée.

Buteur à Orlando

Samedi dernier, Oduro a inscrit son huitième but de la saison et son premier depuis la fin du mois d'août. «Un but, c'est un but», a-t-il dit en rigolant pour couper court aux discussions sur la validité de son oeuvre. Il devra y en avoir d'autres pour éviter que l'Impact sombre dans une totale dépendance à l'égard de Drogba. Ce dernier a en effet été impliqué dans huit des 12 derniers buts de l'Impact.

«Il a un gros gabarit et on peut se fier à lui, surtout quand nous avons le ballon sur les ailes et qu'il faut centrer. Une fois qu'il a le ballon, il peut, bien entendu, en faire bon usage, a rappelé Oduro. Mais, en fin de compte, on ne peut pas tout le temps compter sur lui. Tout le monde doit faire son travail, que ce soit moi, Romario [Williams], Nacho [Piatti] ou les autres qui vont jouer. On sait qu'un match se gagne avec l'aide de tout le monde.»

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Une réaction à New York

Après avoir raté une première chance de se qualifier pour les séries, l'Impact peut reprendre sa marche en avant, ce soir (19h30), sur la pelouse des Red Bulls de New York. En tête de l'Association de l'Est, les Red Bulls ont récemment été battus 5-2 par Orlando City au New Jersey. Le portrait d'ensemble montre cependant une équipe qui est rarement prise en défaut à domicile - 10 victoires en 15 matchs.

«À mon avis, c'est l'une des meilleures équipes dans la ligue. Elle joue à un haut tempo et elle va nous presser sans arrêt, a prédit Mauro Biello. Elle est aussi en pleine confiance, alors on s'attend à un match difficile, à un match éliminatoire comme on a vu à Orlando.»

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Gagnon-Laparé avec le Fury

C'est avec le Fury d'Ottawa, dans la NASL, que Jérémy Gagnon-Laparé terminera la saison 2015. Le jeune milieu de terrain de l'Impact s'est joint à l'équipe entraînée par Marc Dos Santos sous forme de prêt.

«Il va amener de la profondeur à notre milieu. C'est important d'avoir toutes les options nécessaires pour le mois le plus important de la saison. C'est une bonne situation pour notre club et pour le joueur», a indiqué l'entraîneur québécois.

Gagnon-Laparé n'a disputé que 18 minutes avec l'Impact cette saison. Il a, par contre, porté les couleurs du FC Montréal à 16 reprises. Le Fury occupe le premier rang de la saison d'automne avec une récolte de 37 points en 16 matchs.