Il n'y a pas si longtemps, on pouvait facilement deviner la composition du carré final à la Coupe du monde de soccer féminin, avant même que le tournoi commence.

La présence des Américaines allait de soi. Celle des Allemandes aussi. Le Brésil a été au rendez-vous ces dernières années, tandis qu'il n'était jamais mauvais de parier sur les chances de la Suède ou de la Norvège. Cette année? Peu de gens ont prédit que le Japon disputerait sa première finale et que la France se retrouverait en demi-finale.

«C'est incroyable de voir les succès d'une équipe comme la France, et une équipe comme le Japon en finale. L'Allemagne éliminée, le Brésil aussi, a souligné le milieu de l'équipe américaine Megan Rapinoe, jeudi. C'est incroyable de voir une telle (parité) - et nous sommes encore là, au plus fort de la lutte.»

Effectivement, les Américaines sont la seule constante dans ce tournoi imprévisible. L'équipe la mieux classée au monde, les États-Unis, tentera de devenir la première sélection féminine à remporter trois titres de la Coupe du monde quand elle affrontera le Japon ce dimanche. Il s'agit peut-être de la première présence en finale des Américaines depuis 1999, mais elles ont depuis remporté deux médailles d'or olympiques. Elles ont aussi connu une séquence victorieuse qui a duré deux ans et ne s'est arrêtée qu'en novembre dernier.

«C'est une grande opportunité pour nous», a souligné l'entraîneur du Japon Norio Sasaki après que son équipe eut battu la Suède 3-1 en demi-finale, et ainsi récolté une deuxième victoire surprise d'affilée à ce tournoi. «Ce sera une opportunité très importante pour nous, et une belle vitrine.»

Dans les faits, ce le sera aussi pour le soccer féminin dans son ensemble.

À l'époque où Mia Hamm, Julie Foudy, Michelle Akers et Kristine Lilly étaient les vedettes de la sélection américaine, la Coupe du monde n'était pas une compétition juste. Certains des scores dans les matchs du tournoi rotation étaient ridicules, et la marge entre l'élite et les sélections de deuxième niveau restait énorme.

Lors de la première Coupe du monde, en 1991, les Américaines ont malmené Taïwan 7-0 et le Brésil 5-0 tandis que la Suède a dominé le Japon 8-0.

Quatre ans plus tard, l'éventuelle équipe championne, la Norvège, a battu le Canada 7-0 et le Nigeria 8-0. Il y a quatre ans seulement, l'Allemand a vaincu l'Argentine 11-0.

Mais contrairement au softball ou au hockey féminin, où le reste du monde n'a pas réussi à garder le pas avec une ou deux équipes dominantes - ou n'a pas daigné le faire -, nombreux sont les pays qui ont investi argent et ressources pour améliorer leur programme national de soccer féminin. Les résultats ont commencé à se faire sentir cet été en Allemagne, alors que l'écart entre les excellentes et bonnes équipes s'est rétréci.

Il y a eu quelques matchs à sens unique, notamment les gains de 4-0 récoltés par le Japon contre le Mexique, et la France aux dépens du Canada. Mais il y a aussi eu 19 nulles ou victoires par un seul but lors des 30 premiers matchs, tandis que la moyenne de buts par match a glissé à 2,63, comparé à 3,81 en 1991 et 1995.

«Ce sport a fait beaucoup de chemin depuis 1999. Beaucoup de chemin», a souligné l'Américaine Abby Wambach.

Et devrait continuer à le faire.