Belle histoire que celle du jeune Jason Demers, le nouveau défenseur des Sharks, ignoré à sa première année d'admissibilité au repêchage, qui a déjà des responsabilités importantes à San Jose aux côtés de Thornton, Heatley, Boyle et compagnie.

Je raconte dans ma chronique d'aujourd'hui comment il a été recruté par l'as dépisteur des Sharks, Gilles Côté.

J'ai pu converser avec Jason Demers plus tard en soirée hier. Voici l'essentiel de l'interview qui ne se retrouve pas dans le journal.  Si vous n'avez pas encore lu la chronique, je vous suggère de le faire auparavant pour mieux suivre le fil de l'entrevue ci-bas.

SUR LE LEADERSHIP DES VÉTÉRANS À SAN JOSE

On a vraiment un bon groupe de vétérans. ils m'ont beaucoup aidé. J'avais beaucoup d'émotions au Colorado au match d'ouverture. C'était mon premier et en plus, ils retiraient le chandail de Joe Sakic. Mais les vétérans ont su me calmer. Ils m'ont beaucoup aidé à jouer ce premier match-là. Ils sont tous bons pour moi, Patrick Marleau est super, Rob Blake, c'est une légende, et il est plus en forme que l'équipe au complet. Joe Thornton, Dan Boyle, sont très gentils aussi. Ce sont des vrais professionnels. Ça m'a aidé à savoir comment me comporter. Je ne me suis jamais senti à l'écart, même lors des matchs préparatoires. Ça aide beaucoup.

SUR SON AMITIÉ AVEC MARC-EDOUARD VLASIC

Marc-Edouard (Vlasic), c'est un bon exemple à suivre. Un vrai professionnel, sur la glace et hors glace. On s'est affronté pendant toutes nos années de hockey mineur dès le novice, c'est agréable de se retrouver ensemble à San Jose dans la Ligue nationale. C'est irréel.

COMMENT IL A APPRIS QU'IL ÉTAIT REPÊCHÉ PAR LES SHARKS...

Je n'étais pas sur place lors de ma première année d'éligibilité au repêchage parce que je ne m'attendais pas à être repêché. Je ne voulais pas stresser pour rien. La deuxième année, j'ai décidé de faire la même chose. J'ai préféré suivre ça sur Internet. Je me suis dit si je me fais repêcher, j'allais être aussi bien chez moi que là-bas. J'étais avec mes parents devant l'ordi et je pesais sur le bouton "refresh" aux deux secondes. Tout d'un coup, j'ai vu mon nom, j'ai capoté. San Jose me repêchait en septième ronde! Mon père est tombé de sa chaise. Moi, ça m'a pris une bonne minute avant de réaliser que j'étais repêché. Les Sharks m'ont téléphoné tout de suite après pour me souhaiter la bienvenue.

SUR LE FAIT QU'IL A ATTEINT LA LNH AVANT LE PREMIER CHOIX DES SHARKS EN 2007, NICK PETRECKI,  CETTE MÊME ANNÉE OÙ ON L'A IGNORÉ.

Dans le fond, être repêché, c'est une affaire, mais faire l'équipe, c'est autre chose. Et rester, c'est une autre étape. Même si tu es repêché en première ronde, il n'y a rien d'acquis. Les jeunes qui ne sont pas repêchés rapidement ne doivent pas se décourager.

D'OÙ LUI VIENT CETTE ÉTHIQUE DE TRAVAIL IRRÉPROCHABLE?

Mon acharnement, ça vient beaucoup de mes parents. Mon père était mon entraîneur quand j'étais plus jeune. J'étais toujours plus petit que les autres, je n'avais pas le gabarit idéal. Mes parents m'ont dit de travailler deux fois plus fort que les gars deux fois plus gros que moi. Même si je ne suis pas le plus talentueux ou le plus costaud, je suis celui qui travaille le plus fort. J'avais de bons entraîneurs aussi qui m'ont beaucoup aidé à devenir le joueur que je suis devenu.

Deux mots finalement sur le brillant recruteur Gilles Côté, que j'aurais bien aimé voir un jour dans l'organisation du Canadien. Il semble qu'il sera fidèle aux Sharks jusqu'à la fin de sa carrière.

 C'est ma dernière année de contrat et à chaque année depuis quatre ans, je me dis que c'est ma dernière. Je viens d'avoir 67 ans, il y a des moments où je me sens fatigué. Mais à chaque année, Doug Wilson, notre directeur général, me mentionne qu'on est proche de la Coupe et que ça serait agréable qu'on la gagne avant que je ne quitte. Il sait trouver les bons mots. En ce moment, je ne peux pas dire que je suis prêt à arrêter. Et je serai fidèle aux Sharks, à moins qu'il n'arrive quelque chose d'extraordinaire.