Je me souviens encore de cette journée où André Savard nous avait présenté fièrement son premier choix au repêchage en 2001, un jeune colosse blond du nom de Mike Komisarek, au National Car Rental Center de Sunrise, en Floride.

On croyait que Savard avait été déjoué par le Wild du Minnesota, qui avait repêché Mikko Koivu au sixième rang juste avant la sélection du Canadien, mais le DG du CH voyait ce jeune géant de l'Université Michigan dans sa soupe.

J'ai vu Komisarek grandir au sein de l'organisation, à l'extérieur de la patinoire comme sur la glace. La progression a été lente, mais constante. À son sommet, il y a deux ans, il formait une formidable paire avec Andrei Markov. Le fait de jouer avec Markov l'aidait à bien paraître, mais il complétait bien Markov lui aussi. Il était robuste, mais discipliné, sa première passe était efficace. Dans le vestiaire, c'était un interlocuteur de commerce agréable.

Puis il y a eu cette année difficile l'hiver dernier, où il a subi une blessure à l'épaule et deux corrections aux mains de Milan Lucic. Celui qu'on identifiait comme prochain capitaine du Canadien a ensuite décidé de se joindre aux Maple Leafs de Toronto cet été.

J'ai eu un petit choc lorsque je l'ai vu lors du match d'ouverture contre le Canadien. Le coude bien haut, des taloches derrière la tête de l'adversaire, qui l'ont mené à quelques reprises au banc des punitions. Aucune discipline. Quelle mouche l'avait donc piqué? Le pire, c'est que son entraîneur, Ron Wilson, ne lui a pas adressé de reproches après cette rencontre au contraire.

Ça n'a pas changé beaucoup depuis. Hier, son équipe tirait de l'arrière par un seul but lorsqu'il a visé la tête de Darcy Tucker avec le coude. Un geste gratuit et irresponsable.  L'Avalanche a fait 3-1 alors qu'il était au banc des punitions. Que se passe-t-il avec lui???