Il semble que les Maple Leafs ne semblent pas trop entichés à le laisser partir à quelques semaines du repêchage.

Rick Dudley est tout un homme de hockey. Il a été directeur général du Lightning de Tampa Bay, des Panthers de la Floride, des Thrashers d'Atlanta, adjoint au DG chez les Blackhawks de Chicago, chez les Sénateurs d'Ottawa où il a agit à titre de mentor de plusieurs jeunes loups dans l'administration, dont Trevor Timmins.

Voici un article que j'avais écrit sur lui en 2004:

La Presse

Sports, samedi 1 mai 2004, p. S2

Vers la Coupe Stanley

Le DG des Panthers est fier du travail qu'il a accompli... avec le Lightning!

Brunet, Mathias

Rick Dudley ressentait une certaine fierté sur la galerie de la presse au Centre Bell, jeudi soir, avant le dernier match de la série entre le Canadien et le Lightning de Tampa Bay.

Dudley est l'homme derrière la relance du Lightning. L'ancien directeur général de l'équipe a réussi en juillet 2000 l'un des coups les plus fumants de l'histoire récente de la Ligue nationale de hockey: embaucher Martin St-Louis alors que les 29 autres équipes de la LNH n'osaient pas lui offrir un contrat garanti.

Dudley a quitté Tampa Bay avec fracas avant de se joindre aux Panthers de la Floride, à la suite d'une dispute avec la direction de l'équipe en 2001, mais le Lightning lui doit une fière chandelle aujourd'hui. L'acquisition de St-Louis n'est pas son seul coup de maître. Il a aussi mis la main sur le gardien Nikolai Khabibulin, les attaquants Dave Andreychuk et Fredrik Modin ainsi que l'entraîneur John Tortorella.

Dudley avait le goût de jaser, jeudi soir. Sans doute heureux de constater qu'un journaliste se souvient de ce qu'il a accompli pour le Lightning. La mémoire est bien courte dans le milieu du hockey. Parlez-en à Pierre Gauthier, à André Savard, à combien d'autres directeurs généraux remplacés au moment où leur équipe allait prendre son envol.

" Le plus drôle dans le cas de St-Louis, c'est que j'ai dû me battre avec mes patrons pour les convaincre de lui offrir un contrat, raconte l'actuel DG des Panthers de la Floride. Les Flames de Calgary venaient de racheter son contrat (pour s'en débarrasser) et la direction du Lightning ne comprenait pas pourquoi je tenais à lui octroyer un contrat garanti de la Ligue nationale alors que les Flames, qui n'avaient pas un très bon club à l'époque, ne voulaient plus de lui. Je lui offrais pourtant seulement 250 000 $ par année pour deux saisons. D'autres équipes lui offraient 400 000 $, mais ne voulaient pas lui garantir l'entente. Il a sans doute choisi le Lightning parce qu'il a compris qu'il aurait la chance de jouer dans la Ligue nationale avec notre équipe. "

À force de discussions musclées, Dudley a finalement eu le dernier mot. " Je leur assurais qu'il jouerait avec notre équipe. J'étais évidemment loin de me douter qu'il allait remporter le championnat des compteurs un jour, mais je le voyais comme un régulier au sein de notre troisième trio. Je le connaissais depuis longtemps. Je l'avais vu jouer au moins 50 fois dans les rangs collégiaux et dans la Ligue américaine. J'aimais sa fougue. J'avais déjà tenté de l'embaucher après sa dernière saison à l'Université du Vermont, en 1997. Il avait été ignoré au repêchage par toutes les équipes de la Ligue nationale, et j'avais tenté de l'avoir avec notre équipe des Vipers de Detroit dans la Ligue internationale. Mais nous avions été battus de vitesse par un club rival (les Lumberjacks de Cleveland) qui lui avait fait une offre mirobolante. "

L'arrivée de Khabibulin à Tampa, en mars 2001, est sans doute aussi importante que celle de St-Louis. Le Lightning n'arrivait pas à régler ses problèmes devant le filet. Le vétéran Darren Puppa était ralenti par des maux de dos depuis quelques années et le jeune Dan Cloutier ne faisait pas le travail.

" Les négociations avec les Coyotes de Phoenix concernant Nikolai Khabibulin se sont déroulées d'une façon amusante, relate Dudley, 54 ans. La rencontre des directeurs généraux approchait à grands pas et je savais que Cliff (Fletcher, le DG des Coyotes) cherchait à l'échanger. Je connais bien Cliff et je lui ai passé un coup de fil avant mon départ. Il m'a demandé comment j'allais me rendre à Palm Springs et je lui ai dit que je conduirais. Il m'a demandé si nous pouvions y aller ensemble et j'ai répondu que ça me ferait plaisir. C'était ma chance de négocier seul avec lui avant d'arriver à la rencontre, où une quinzaine de directeurs généraux l'attendaient pour tenter d'acquérir son gardien. Il me fallait finaliser l'entente avant notre arrivée là-bas et c'est ce que j'ai réussi à faire. J'étais vraiment heureux parce que j'avais Khabibulin à l'oeil depuis quelques années, mais le prédécesseur de Cliff, Bobby Smith, avait déjà refusé cinq de mes offres. "

Dudley a donné deux bons jeunes, pour Khabibulin, l'attaquant Mike Johnson et le défenseur Paul Mara. Ceux-ci sont devenus deux joueurs importants pour les Coyotes mais pas autant que Khabibulin pour le Lightning.

Il se félicite également de l'embauche il y a quelques années du vétéran Dave Andreychuk, qu'on croyait fini à l'époque. " Il contemplait la retraite au moment où je lui ai offert un nouveau contrat. Je le connaissais de l'époque des Sabres de Buffalo et il a vu que nous avions un rôle intéressant pour lui. Il est redevenu un gamin à son arrivée avec le Lightning et il a donné trois belles saisons à cette équipe. Sa présence est inestimable pour ce jeune club. "

Dudley est surtout fier de l'acquisition de cet obscur entraîneur-adjoint des Rangers de New York à qui il a donné une première chance de diriger un club de la Ligue nationale. " John Tortorella, c'est sans doute l'acquisition dont je suis le plus fier. Il avait de grandes qualités, mais je le trouvais un peu acerbe. Je lui ai adjoint Craig Ramsay et ils ont formé un duo qui se complète à merveille. "

L'ancien DG du Lightning s'en voudrait de ne pas souligner le travail de son prédécesseur à Tampa. " Phil Esposito a accompli un travail extraordinaire avant moi. Ses choix au repêchage ont été judicieux. Il a pu mettre la main sur Vincent Lecavalier et Brad Richards en 1998. Il fallait du flair pour repêcher Richards en troisième ronde. Que dire du défenseur Pavel Kubina, qu'il a choisi au 179e rang en 1996! Il a aussi réussi à réclamer Jassen Cullimore au ballottage (du Canadien). "

Dudley souhaite sans doute demeurer avec les Panthers de la Floride un bon moment. Pour récolter son bout de gloire éventuellement. Ses Panthers, avec les jeunes Roberto Luongo, Olli Jokinen, Jay Bouwmeester, Nathan Horton, Mike Van Ryn, seront à surveiller ces prochaines années.