Matin noir pour les judokas canadiens

Les jours se suivent et se ressemblent pour les judokas canadiens. Après la sortie rapide de Sergio Pessoa et de Sasha Mehmedovic en fin de semaine, deux autres athlètes ont été éliminés lundi matin sur les tatamis de Londres.

La Québécoise Joliane Melançon a perdu son premier combat par immobilisation contre l'Autrichienne Sabrina Filzmoser (-57 kg). La défaite est d'autant plus dure à accepter pour Melançon qu'elle venait de marquer waza-ari grâce à une projection.

L'athlète de 26 ans menait 10-0 et se préparait à créer la surprise quand l'Autrichienne l'a pris en tenaille au sol. Quarante secondes après avoir pris le contrôle du combat, Melançon le perdait et était éliminée du tournoi.

« C'était un combat à ma portée et j'ai perdu à cause d'une erreur de ma part. C'est dommage », a lancé Melançon dans les minutes suivant sa défaite.

Cette première présence aux Jeux représente en soit une victoire pour Joliane Melançon. Elle a failli ne pas être du voyage. Sa qualification olympique lui est venue au mois de juin sous la forme d'un laissez-passer de la fédération internationale de judo.

« Le parcours a été parsemé d'embûches. C'est sûr que pendant quatre ans, ç'a représenté beaucoup d'efforts pour les voyages, pour trouver l'argent et faire des sacrifices, dit-elle. Pour l'instant, je suis déçue. Mais je suis sûre que plus tard je vais regarder tout ça et me dire que c'était une belle expérience. »

Mais sa déception était plus contenue que celle de Nicholas Tritton (-73 kg). Cet Ontarien qui vit aujourd'hui dans la région montréalaise a livré un combat serré à l'Ouzbek Navruz Jurakobilov. Il a perdu par un tout petit point après avoir accumulé deux pénalités.

Ces Jeux étaient les deuxièmes de Tritton et probablement ses derniers. « C'est un tournoi à élimination directe et c'est fini pour moi, a dit le judoka, des sanglots dans la voix et les yeux rougis. J'ai dédié 18 ans de ma vie à ce sport. Je voulais redonner quelque chose au Canada, à mes deux petites filles à la maison, à ces gens qui sont venus me voir. C'est une mauvaise façon de finir sa carrière. »

Les Jeux ont été difficiles pour les judokas canadiens. Quatre des huit qualifiés ont foulé le tatami, tous ont perdu à leur premier combat, à l'exception de Sasha Mehmedovic qui s'est incliné à son second.

« En judo, le Canada est tout en haut avec les meilleures nations, mais on est un pas en arrière », explique Tritton, 28 ans.

L'entraîneur national espère maintenant que ces éliminations rapides ne vont pas venir affecter le moral des troupes. Quatre judokas canadiens attendent encore leur premier combat. « Tout le monde était conscient des tirages des autres, on sait ce qui nous attend, dit Nicolas Gill. À date, tout s'est passé comme ça devait se passer sur papier. Les favoris ont gagné. Malheureusement, nous ne sommes pas les favoris. »

Le jeune Antoine Valois-Fortier (81 kg) doit combattre mardi; Alexandre Émond (90 kg) et Kelita Zupancic (70 kg) mercredi; alors qu'Amy Cotton (78 kg) sera en action jeudi.