Patinage de vitesse sur longue piste Ted-Jan Bloemen incapable de défendre son titre olympique

(Pékin) À mi-chemin de l’épreuve de 10 000 mètres en patinage de vitesse longue piste, vendredi, aux Jeux olympiques de Pékin, le Canadien Ted-Jan Bloeman a fait un signe de la main à son entraîneur Bart Schouten. Sa course était terminée.

Le champion olympique en titre sur cette distance détenait toujours la troisième position à ce moment, mais il était à court d’énergie. Il savait qu’il ne réussirait pas à aller chercher une médaille.

L’athlète de 35 ans, originaire de Calgary, a finalement terminé huitième à l’épreuve qui avait fait de lui un héros national il y a quatre ans à PyeongChang. À Pékin, c’est un virus non lié à la COVID-19 qu’il a traîné pendant près d’un moins qui est venu le freiner.

Sachant qu’il ne lui restait plus rien dans le réservoir, il a ralenti la cadence au 12^e des 25 tours.

« J’ai tenté d’abaisser mon temps au tour à quelques reprises, mais je n’étais pas capable de maintenir le rythme, a expliqué Bloemen. Je devais pousser trop fort pour faire ces tours rapides. J’ai donc choisi de me ménager un peu afin d’avoir plus d’énergie pour la poursuite par équipe, qui commence dans deux jours. »

Bloemen n’a d’ailleurs pas été tendre à l’endroit des organisateurs concernant le peu de temps entre les deux épreuves.

« Je ne sais pas qui a fait l’horaire, mais c’est ridicule, a-t-il affirmé. On ne peut pas récupérer à temps pour la poursuite deux jours après avoir tout donné au 10 000 m. Les pays qui ne sont pas représentés au 10 000 m ont un réel avantage à la poursuite par équipe. »

Bloemen a franchi la ligne d’arrivée en 13 minutes, 1,39 seconde, loin derrière le Suédois Nils van der Poel, qui a pulvérisé son propre record du monde en 12 : 30,74. L’autre Canadien en lice, Graeme Fish, a pris le sixième rang en 12 : 58,80 à sa première expérience olympique.

« Je crois que ça paraît beaucoup que Ted a été malade, a mentionné l’entraîneur Schouten. On a bien vu que 5000 m ou 10 000 m, c’était trop long pour lui.

« Il n’est pas en assez bonne forme physique. Ça lui a beaucoup nui d’être malade si près des Jeux olympiques. Il n’a pas eu le temps de se remettre complètement. »

Fish a aussi été malade récemment. Le Saskatchewanais de 24 ans a contracté la COVID-19 il y a deux mois lors d’une compétition en Norvège. Il n’a participé à aucun autre évènement international avant de s’envoler vers Pékin.

« C’est le mieux que j’aurais pu faire aujourd’hui. Il y a deux mois, j’ai eu la COVID-19 », a rappelé Fish, qui a été tenu à l’écart de la glace pendant un mois.

« J’ai eu un peu de difficulté à retrouver mon niveau habituel. (Mais) j’ai eu du plaisir sur la glace. Je suis aux Olympiques, c’est un rêve qui devient réalité. »

Bloemen a patiné au sein du dernier duo de la soirée. Il était en train de s’échauffer près de la ligne d’arrivée lorsque le champion suédois a étendu la jambe pour que son patin franchisse la ligne. Le Canadien a applaudi la performance de Van der Poel, avant de lui taper dans la main.

Van der Poel a devancé le Néerlandais Patrick Roest par 13,85 secondes (12 : 44,59). L’Italien Davide Ghiotto (12 : 45,98) a complété le podium.

Le Suédois a gagné la médaille d’or à l’épreuve du 5000 m, présentée dimanche. Roest avait également mis la main sur la médaille d’argent.

Bloemen avait quant à lui éprouvé des difficultés au 5000 m en terminant 10^e.

Le Canadien a dit avoir reçu plusieurs résultats négatifs à des tests de dépistage de la COVID-19. Il croit avoir contracté une forme de grippe.

Même s’il a terminé loin du podium, vendredi, l’Albertain a tout donné sur la glace. Comme à son habitude, il a vomi, ce qui est un bon signe selon lui.

« Si je ne vomis pas après une course, ça veut dire que je n’ai pas tout donné. Je suis donc content d’avoir vomi, a-t-il dit à la blague.

« J’aime la douleur et j’aime patiner. Pour moi, plus je peux passer de temps à patiner, plus je m’amuse. C’est ce qui me motive. »

Bloemen était devenu le deuxième Canadien à gagner une médaille d’or en patinage de vitesse sur longue piste lors d’une distance individuelle, à PyeongChang en 2018, lorsqu’il avait surpris le Néerlandais Sven Kramer au 10 000 m.

Connor Howe et Jordan Belchos seront les partenaires de Bloemen à l’épreuve de poursuite par équipe, qui s’amorce dimanche avec les quarts de finale.