C'est comme s'il était tombé dans la fontaine de jouvence quand Curtis Joseph regarde autour de lui dans le vestiaire des Maple Leafs. Le gardien de 19 saisons dans la LNH affirme avoir du plaisir plus que jamais à exercer sa profession, à l'âge de 41 ans.

«Qu'est-ce que je pourrais faire d'autre? Le hockey c'est ma vie», lance-t-il, en arborant un large sourire.

«Tous ces jeunes me font sentir un peu plus vieux, c'est sûr, mais c'est très stimulant de les côtoyer. Je partage mon vécu avec eux, je leur raconte des anecdotes. Ils sont curieux, et plus délurés que je l'étais à l'époque.»

Joseph affectionne grandement la tâche de mentorat que les dirigeants des Maple Leafs lui ont confiée cette saison, à titre de substitut du gardien finlandais Vesa Toskala. Il puise son inspiration de ses propres débuts dans la Ligue nationale, en 1989-90.

«Je me rappelle du soutien que j'ai reçu de vétérans à mon arrivée dans l'uniforme des Blues de St.Louis, souligne-t-il. Mike Lalor, un défenseur que les amateurs du Canadien n'ont sûrement pas oublié, a été formidable pour moi. Et il est demeuré un bon ami. Vincent Riendeau, le gardien avec lequel je luttais pour le poste de numéro un, avait aussi facilité ma période d'adaptation. Je leur suis reconnaissant.»

Joseph a donc à coeur d'encadrer du mieux qu'il peut des jeunes comme le défenseur recrue Luke Schenn, premier choix des Leafs en juin dernier, qui n'était pas né au moment où il a paraphé son premier contrat dans la LNH, à l'été 1989.

«Comme vétéran, je dois montrer l'exemple en étant celui qui travaille le plus fort à tous les jours. Mon rôle ne se limite pas qu'à parler ou à expliquer des choses.»

Sur le plan personnel, le gardien qui vient au quatrième rang de l'histoire au chapitre des victoires (449) derrière Patrick Roy, Martin Brodeur et Ed Belfour, dit être encore animé du feu sacré.

«J'ai décidé de reprendre du service la saison dernière, après avoir constaté que je pouvais encore tenir mon bout. C'est également la raison qui m'a incité à poursuivre cette saison. Quand je constaterai que je ne pourrai plus apporter une contribution, je décrocherai.»

En attendant, «Cujo» entend savourer pleinement son deuxième séjour chez les Leafs, qui survient 10 ans exactement après le premier.

«Etant natif du coin, j'étais très emballé de me retrouver à Toronto, en 1998. Je me rappelle qu'à mon premier match, nous avions vaincus les Red Wings de Detroit, comme on vient de le faire. Et les Red Wings avaient gagné la coupe Stanley, le printemps précédent, comme cette année. C'est semblable comme contexte, n'est-ce pas?», relève-t-il, en souriant.

En 1998-99, les Maple Leafs avaient participé aux séries éliminatoires. Mais ça, c'est peu probable que ça se produise cette saison.