Josh Gorges se souvient de la saison 2008-09. D'une participation in extremis aux séries éliminatoires après une saison régulière pour le moins rocambolesque. En dépit de la triste campagne qui se termine ce soir, face aux Maple Leafs de Toronto, le défenseur de 27 ans a du mal à déterminer laquelle des deux saisons a été la plus difficile à vivre.

«En 2008-09, notre groupe avait implosé, se souvient Gorges. Nous nous étions écrasés. Ce n'était pas comme si nous avions été dévastés par les blessures. Nous n'étions simplement pas sur la même longueur d'onde. Chacun avait son propre programme.

«J'en ai reparlé avec Carey (Price). Tout ce qui s'était passé à l'extérieur de la glace et dans les médias cette année-là avait été un fiasco. Ce qui s'était passé avec les frères Kostitsyn, les photos qui circulaient sur internet... tout était devenu hors de contrôle. Nous n'avions jamais géré cela auparavant et nous ne savions pas comment réagir.

«Cette année, c'était différent, ajoute Gorges. Ça n'a pas été un manque d'effort ou d'engagement envers le jeu. Il n'y a pas eu d'implosion. Il nous a manqué des joueurs clé mais surtout, nous avons laissé trop de matchs nous glisser des doigts.»

Selon le vétéran défenseur, les nombreuses avances gaspillées en troisième période auront fait la différence entre une équipe de dernière place et une autre qui se bat pour une place en séries éliminatoires.

C'est à la fois ce qu'il y a de plus frustrant et de plus encourageant pour l'équipe, dit-il. Car si tout le monde est à bord l'an prochain et joue de la même façon, il y a assurément moyen de redresser la situation.

Car même si le groupe n'a pas implosé comme en 2008-09, le Tricolore n'a pas trouvé le moyen de soutirer le maximum de chacun. La faute en revient autant aux joueurs qu'aux entraîneurs, croit Gorges.

«Les coachs seront les premiers à dire qu'ils auraient pu être meilleurs, soutient-il. Et tous les joueurs dans ce vestiaire devraient dire exactement la même chose. Si des gars ne sont pas sur la même page, c'est la faute aux individus et les entraîneurs ont alors des comptes à rendre.

«C'est d'abord au groupe de leaders de s'assurer que tout le monde joue à la hauteur des attentes. Et ça revient ensuite aux entraîneurs. Ceux qui ne jouent pas ensemble n'ont peut-être pas d'affaire là.»

17 attaquants avant d'affronter les Leafs

Le Canadien s'est préparé samedi matin en vue de son dernier affrontement de la saison, un choc face aux Maple Leafs, une équipe tout aussi dépitée que lui.

Pas moins de 17 attaquants ont pris part à l'exercice matinal, parmi lesquels Brian Gionta, Travis Moen, Scott Gomez, Mathieu Darche et Ryan White. Aucun d'entre eux, cependant, ne participera à la rencontre.

En fait, Randy Cunneyworth emploiera exactement la même formation que jeudi soir en Caroline. C'est donc dire qu'à la ligne bleue, Alexei Emelin (haut du corps) ne sera toujours pas en mesure de revenir au jeu et qu'il sera remplacé par Frédéric St-Denis.

Devant les filets, Peter Budaj sera opposé à Ben Scrivens.

Même si le post-mortem commençait déjà dans le vestiaire du CH, en matinée, les joueurs n'étaient pas particulièrement ébranlés de réaliser qu'ils en sont à leur dernier match de la saison.

«Ça fait un petit bout de temps qu'on le sait, a noté David Desharnais. C'était pire il y a deux semaines. Aujourd'hui, on ne fait qu'arriver à la fin et l'on savait comment ça allait être.»

Le Tricolore devra néanmoins être vigilant face aux Maple Leafs, une formation qui pourrait décider d'exprimer sa frustration devant sa déroutante fin de calendrier. Dans les circonstances, on présume que personne ne veut se blesser lors du dernier match de la saison. Parlez-en à Andrei Markov, qui s'était blessé face à ces mêmes Leafs en tombée de rideau, il y a quelques années.

«Personne ne veut que quelque chose se produise ce soir et quitter pour l'entre-saison avec une blessure, a convenu Erik Cole. Mais la meilleure façon d'éviter cela, c'est d'être concentré, d'être prêt à jouer et de ne pas y aller en dilettante.»

«Il faut quand même finir nos mises en échec, ajoute Louis Leblanc. Ce ne sera pas du jeu à trois contre trois sans système de jeu. Il faut donner du bon hockey à nos partisans jusqu'à la fin.»