Andrei Markov a réussi bien plus que deux buts, deux filets en attaque massive de surcroît, dans la victoire de 3-0 du Canadien aux dépens de Martin Biron et des Islanders de New York samedi.

Il a réussi bien plus qu'à stopper à cinq la séquence de défaites consécutives du Tricolore et la glissade au classement que cette séquence avait amorcée.

 

Il a réussi à faire renaître la joie, la fierté et l'espoir dans le coeur et dans la tête des partisans du Canadien.

Si c'était la fête dans les gradins tapissés de chandails tricolores au Nassau Coliseum, ce l'était tout autant à l'hôtel, où des centaines de ces partisans ont trouvé le gîte pendant que l'hiver déferlait sur la région de New York.

«On est redevenus une équipe! On a retrouvé notre meilleur joueur! C'est lui, le vrai capitaine! On peut se remettre à croire aux séries et à nos chances de se rendre à la Coupe», répétaient dans l'ordre et un certain désordre les partisans croisés autour de quelques bières dans le bar de l'hôtel.

Pour la Coupe Stanley, il faudrait se garder une petite gêne. On va mettre ça sur le compte de la fatigue du voyage et d'une ou deux bières de trop... Mais pour les séries, il est vrai que le retour de Markov permet de faire renaître l'espoir.

Parcours opposés

Mais attention: il n'y a rien d'acquis et le Canadien ne peut certainement plus se permettre d'autres séries de défaites.

Pour accéder aux séries cette année, le Canadien devra suivre le parcours opposé à celui de l'an dernier. Après 37 matchs l'an dernier - et c'était un 2 janvier et non un 19 décembre -, le Canadien affichait une récolte de 48 points avec ses 21 victoires, 10 revers et six autres défaites en prolongation ou en tirs de barrage.

On sait tous ce qui s'est passé après la pause du match des Étoiles. Le Canadien s'est effondré et il s'est tout juste classé en séries sur un pied d'égalité avec les Panthers de la Floride.

Cette année, le Canadien affiche 37 points. Mais c'est sa fiche (16-18-3) qui doit surtout inquiéter.

Pourquoi? Parce que l'an dernier, le Canadien a accédé aux séries par la peau des fesses avec un dossier de 41 victoires, 30 défaites et 11 autres en prolongations et fusillades.

Ça veut dire que la troupe de Jacques Martin ne peut se permettre d'encaisser plus de 12 revers en temps réglementaire au cours des 45 prochaines parties.

Ça veut aussi dire qu'elle devra maximiser les prolongations et les fusillades d'ici le 10 avril, sans quoi le printemps va arriver plus tôt cette année que l'an dernier. Et il est arrivé très tôt l'an dernier...

Markov et Gionta

Avec le retour en forme d'Andrei Markov et celui prochain de Brian Gionta, tout redevient possible.

«Je me suis tellement ennuyé pendant mon absence que le simple fait d'être de retour était un plaisir. J'étais un peu perdu lors de mes deux premières présences, mais tout s'est vite replacé», a indiqué celui qui redevient la pierre d'assise du Tricolore après une absence de 35 très longues parties.

On peut prétendre que le retour en forme de Gionta relancera Scott Gomez, qui a bien besoin d'être relancé même s'il a soutiré une passe samedi.

Prétendre que Markov a gagné le match de samedi à lui seul serait une insulte à l'intelligence des amateurs de hockey. Ce serait aussi un affront sans nom à l'endroit de Jaroslav Halak, qui a obtenu la première étoile dans le cadre de sa première victoire par jeu blanc cette saison, sa septième en carrière.

Un blanchissage couronné de 40 arrêts dont une bonne dizaine de magistraux.

Glen Metropolit, en troisième, alors que les Islanders avaient baissé les bras et attendaient la confirmation de leur 16e défaite de l'année sous les «Olé! Olé! Olé!» des partisans du Canadien qui avaient pris le contrôle du Nassau Coliseum, a complété avec le troisième but en attaque massive de la soirée.

C'était son huitième de l'année, son quatrième en attaque massive. Une production qui confond les sceptiques qui remettent en question son utilisation en supériorité numérique. Il reste maintenant à confondre les sceptiques en ce qui a trait aux chances d'accéder aux séries...