Il est plutôt difficile d'essayer de comprendre ce qui se passe chez les Thrashers d'Atlanta. Même leurs proprios ont l'air très confus!

De cette confusion qui n'en finit plus, il y a quand même une conclusion à tirer: à Atlanta, on ne se bat pas aux guichets pour aller voir les Thrashers. Le club arrive toujours au 28e rang de la LNH à ce chapitre, avec une moyenne de 13 000 spectateurs par match. Les dirigeants du club, surtout le président Don Waddell, s'attendaient à mieux au retour des Fêtes, mais ce n'est pas arrivé. Pas encore, en tout cas.

Et voici que les sept propriétaires des Thrashers sont nerveux. À commencer par Michael Gearon, qui a dit au Atlanta Journal-Constitution, hier, qu'un déménagement est envisageable. «Si jamais ça devient notre seule possibilité, c'est ce qui va arriver», a déclaré Gearon sans la moindre retenue.

Comme j'aurais aimé être dans la pièce quand Gary Bettman a lu cet amusant passage.

Cette phrase choc n'a certes pas plu à notre commissaire favori, qui s'époumone à dire depuis décembre que personne ne va déménager dans sa ligue. Comme par hasard, c'est un Michael Gearon beaucoup moins alarmiste qui a accordé une entrevue à la station 680 The Fan d'Atlanta, hier.

En voici un bout, le plus savoureux à mon humble avis: «Je n'ai pas l'intention de déménager cette équipe... Je ne vais pas appuyer sur le bouton de panique et je m'excuse si c'est cette impression que les gens ont eue. Je veux rectifier le tir et avoir l'appui des fans et de la communauté.»

Entre l'entrevue au Journal-Constitution et le brin de jasette à la radio, Michael Gearon aurait-il reçu un appel de Gary Bettman, juste pour lui rappeler combien tout va très bien dans cette ligue? Je ne fais que poser la question.

Il semble clair que les Thrashers ont besoin d'un sauveur. Michael Gearon a déjà fait savoir que sa bande et lui ne veulent pas perdre «encore 20 millions de dollars», ce qui nous laisse croire qu'il est à peu près minuit moins une à Atlanta. Peut-être que les proprios du club ne veulent pas appuyer sur le bouton de panique, comme le dit Gearon, mais ils veulent au moins appuyer sur pause et réfléchir aux options qui s'offrent à eux.

Et Québec dans tout ça? À la lecture du texte du Journal-Constitution, il est très tentant de sauter aux conclusions et de s'imaginer les Thrashers avec un gros N rouge sur la poitrine dès octobre. Mais il y a deux légers détails qu'il ne faut pas perdre de vue.

Le premier, c'est que Gary Bettman est vraiment sincère quand il dit qu'un déménagement est la dernière des solutions. Regardez Phoenix. Ce club-là devrait être parti depuis longtemps. Mais Gary s'entête. Et s'entête. S'il n'a pas abandonné la lutte si facilement dans le cas des Coyotes, on devine qu'il ne va pas abandonner si facilement non plus dans le cas des Thrashers.

L'autre détail, c'est que Québec n'est pas la seule dans cette file d'attente. Je dirais même que Kansas City et Winnipeg sont devant. Surtout Kansas City, qui a un Sprint Center de 18 000 places tout neuf au centre-ville, dans une ville de quelque 2 millions d'habitants. Entre un Sprint Center qui est prêt maintenant et un nouveau Colisée qui sera prêt en 2015, le choix serait assez facile à faire pour la LNH.

En attendant, le cas des Thrashers demeure assez nébuleux merci. Lequel des deux Michael Gearon doit-on croire? Celui qui parle de déménager sans hésiter, ou celui qui jure, moins de 24 heures plus tard, qu'il n'y aura pas de déménagement pour son équipe?

On devrait avoir notre réponse sous peu.