Il y a trois mois jour pour jour, le Canadien, en lutte pour sa survie, ne dirigeait que 19 petits tirs vers le filet du Lightning de Tampa Bay. Un seul, celui de Max Pacioretty, allait battre le gardien adverse. Résultat : une défaite de 4-1 qui envoyait les Montréalais en vacances.

Ce match mettait fin à ce qui était une saison plus qu'honnête pour le Tricolore qui, malgré toutes les critiques, avait tout de même conclu la saison au 2e rang sur les 30 équipes de la LNH, avec 110 points.

Mais cette même équipe avait aussi dû se contenter de deux buts ou moins dans neuf de ses dix derniers matchs en séries. Et dans un contexte où le visage du Tricolore n'a que très peu changé depuis ce temps, les questions sur l'attaque du CH ont monopolisé l'attention, hier, à l'Invitation Michel Therrien.

« Tout le monde critique notre attaque, mais nous avons marqué dix buts de moins [en fait six de moins] que les Blackhawks de Chicago, qui ont gagné la Coupe Stanley, a rappelé Therrien. Dix buts sur 82 matchs, ce n'est pas beaucoup.

« La ligne est vraiment mince. C'est pourquoi il faut bien travailler et ne pas partir de tous les bords. Le premier défi sera de participer aux séries. C'est un défi. La compétition est féroce, c'est très dur. »

La question du style de jeu du CH, qui avait fait sortir Marc Bergevin de ses gonds lors de son bilan de fin de saison, en mai dernier, a aussi été abordée.

«Les gens ont droit à leur opinion. Nous jouons un style agressif et responsable, estime l'entraîneur-chef du Canadien. Le but est de remporter des matchs et de voir les joueurs s'améliorer.»

Un problème en équipe



En vertu de la politique médiatique du Canadien, les adjoints de Therrien ne parlent aux journalistes qu'en de très rares occasions. Hier était l'une de ces occasions, et avec tout ce qui s'est écrit sur les problèmes de l'avantage numérique, une discussion s'imposait avec Dan Lacroix, l'un des responsables de cette unité.

«On travaille en équipe pour tout. Quand une partie de notre jeu va moins bien, c'est toujours difficile. Mais il faut concentrer ses efforts pour continuer à bien jouer dans les parties qui vont mieux», a rappelé Lacroix.

L'avantage numérique des Montréalais s'était classé au 23e rang de la LNH, et ce, malgré la présence du très enviable duo formé par Andrei Markov et P.K. Subban à la pointe. Sans oublier un certain Max Pacioretty, plutôt bon marqueur, selon la rumeur qui court.

Cela dit, les statistiques de l'équipe n'étaient guère plus reluisantes en 2013-2014, soit avant l'arrivée de Lacroix.

Les quelques nouveaux éléments du Canadien - à savoir Alexander Semin et Zack Kassian - donnent toutefois espoir à Lacroix, qui y voit d'autres pistes de solution.

«C'est positif avec ces gars-là, a-t-il noté. Jeff Petry aussi a fait du bon boulot, il nous a permis d'avoir deux droitiers et deux gauchers [à la pointe]. La ligne est mince entre avoir des chances de marquer et que ça rentre. On travaille pour que ça rentre plus.»

Cela dit, à sa dernière très bonne saison (44 points en 44 matchs en 2013), Semin s'était classé au 62e rang dans la LNH pour les points par tranche de 60 minutes en avantage numérique. Il serait donc illusoire de croire qu'il pourra à lui seul remettre les unités spéciales du Tricolore sur les rails. Kassian, lui, compte un total de six points en avantage numérique en 198 matchs dans la Ligue nationale.

Bref, tout porte à croire que la solution aux problèmes offensifs du CH devra venir de l'intérieur, que ce soit grâce à de nouvelles stratégies ou à la progression des éléments en place.