Quand on lui demande de décrire son jeu depuis qu'il est membre du Canadien, Devante Smith-Pelly ne se cache pas derrière les clichés et les excuses faciles. «J'ai joué de manière correcte, sans plus. J'ai fait de bonnes choses sur la glace, mais je sais aussi que je suis capable de passer à un autre niveau. Je dirais que j'ai été juste correct jusqu'ici...»

Devante Smith-Pelly aura l'occasion de prendre part à un 14e match avec le Canadien demain soir, lorsque l'équipe sera à Nashville pour y affronter les Predators. En l'obtenant des Ducks d'Anaheim le 24 février en retour de Jiri Sekac, la direction du Canadien avait vanté sa force et l'aspect physique de son jeu, mais depuis qu'il est avec sa nouvelle équipe, l'attaquant de 22 ans tarde à se faire remarquer. Comme s'il avait du mal à s'ajuster, du mal à faire sa place.

Sans hésiter, le patineur ontarien reconnaît qu'en effet, il a un peu de mal à suivre.

«C'est avant tout une question de vitesse pour moi... La vitesse de cette équipe, mais aussi la vitesse de toutes les équipes dans l'Est. Dans l'Ouest, le style de jeu est axé sur la rudesse, l'intensité. Il n'y a pas beaucoup de clubs qui sont super rapides dans l'Ouest. Ici, notre équipe est très rapide, et on doit jouer contre des équipes rapides chaque soir.

«J'ai dû m'ajuster, et c'est un aspect de mon jeu que je dois améliorer. Ce n'est pas si difficile, ça demeure du hockey, mais dans l'Ouest, on n'a pas à se déplacer de manière aussi rapide. J'essaie de travailler là-dessus, sur la vitesse des pieds et sur mon sens de l'anticipation, aussi.»

Il y a tout ça, mais il y a aussi autre chose: la question du conditionnement physique.

Le jeune attaquant n'était même pas à Montréal depuis une semaine que déjà, l'entraîneur Michel Therrien faisait publiquement remarquer que son nouveau joueur n'affichait peut-être pas la meilleure des formes. L'ancien des Ducks est parfaitement au courant de cette déclaration.

«L'entraîneur et moi, on en a parlé, et je travaille là-dessus, admet-il. Cette organisation fonctionne de façon un peu différente que les Ducks, j'imagine. Je ne crois pas être en mauvaise forme physique, mais de toute évidence, les standards ici sont plus élevés. Je n'ai aucun problème avec ça. Je veux atteindre ce niveau pour pouvoir aider mon équipe.»

Devante Smith-Pelly croit-il être en mauvaise forme physique? «C'est ce que l'entraîneur a dit. C'est dur d'expliquer les détails, mais ça va de l'amélioration de ma vitesse à mon alimentation. Je comprends ça et je veux aider l'équipe.»

Sur mesure pour les séries

La bonne nouvelle, pour lui, c'est que les séries se profilent lentement à l'horizon. Ça aussi, on en a parlé lorsqu'il s'est amené dans le camp montréalais. On a dit de lui qu'il est un joueur de séries, le genre de joueur sur qui un club peut compter quand ça se met à être important.

Mais en attendant le printemps, Smith-Pelly sait aussi que le temps file, et qu'il doit se mettre à produire. Samedi soir, lors d'une victoire de 2-0 sur les Sharks de San Jose au Centre Bell, Michel Therrien l'a brièvement fait passer du troisième au quatrième trio.

De toute évidence, un seul point en 13 rencontres pour lui dans le camp montréalais, ce n'est pas suffisant.

«Mon style de jeu est fait pour les séries, conclut-il. Les arbitres laissent un peu plus de marge de manoeuvre aux joueurs, c'est intense, et le jeu se passe autour du filet. Ça cadre certainement avec mon style. J'ai hâte aux séries. C'est pour ça qu'on s'entraîne toute l'année...»

On peut présumer que les patrons du Canadien ont également hâte aux séries. Pour plusieurs raisons, mais aussi pour voir si Devante Smith-Pelly pourra enfin devenir le joueur qu'ils espèrent.