En une journée hier, Georges Laraque a reçu plus de demandes d'entrevue que depuis qu'il a annoncé sa candidature à l'élection complémentaire dans Bourassa. Le téléphone du candidat vert n'a pas dérougi. L'ancien homme fort du Canadien a parlé à une quinzaine de médias.

Le sujet n'avait rien de politique. Il était plutôt question de la blessure subie la veille par George Parros. «Le monde capote, ça n'a aucun sens», lance Laraque, pourtant habitué à une certaine frénésie toute montréalaise autour du hockey, dont il a lui-même souvent été victime.

Si les médias ont pensé à lui, c'est que Laraque a eu une longue carrière de bagarreur et qu'il n'a pas la langue dans sa poche. Mais c'est aussi parce qu'il avait critiqué sérieusement l'embauche de George Parros lors d'un entretien avec La Presse.

En juillet dernier, après l'embauche de Parros par le Canadien, Laraque déclarait que l'Américain n'était pas craint dans la ligue. «Ce n'est pas un gars qui fait mal. C'est un gars qui a joué universitaire. Oui, il est tough, mais c'est un lutteur, avait déclaré Laraque. Il va essayer d'emmener le gars par terre. Mais ce n'est pas un finisher

Ses propos avaient fait grand bruit cet été. Mais hier, en entrevue avec La Presse juste avant de partir pour une ronde de porte-à-porte, Laraque n'a pas voulu en remettre une couche. «J'espère seulement qu'il va récupérer. Sa santé, c'est ce qui est le plus important», dit-il.

Le Canadien a annoncé hier que Parros, victime d'une commotion cérébrale, serait absent indéfiniment. L'incident a rappelé à Laraque une situation survenue le 20 janvier 2011. Ce jour-là, le même Colton Orr impliqué dans la bagarre de mardi soir s'était fracassé le visage sur la glace lors d'un combat contre... Parros. Orr avait manqué le reste de la saison.

Victime d'une blessure similaire, Parros pourrait aussi être absent un bon moment, croit Laraque. «Plus un joueur est vieux, plus ça lui prend du temps de revenir d'une commotion. C'est encore plus vrai pour un bagarreur, parce qu'il doit être certain de pouvoir prendre des coups à la tête, dit-il. Ce n'est pas évident psychologiquement. Il va avoir peur de manger un coup et d'avoir des séquelles. Ce n'est pas clair s'il va revenir cette année.»

«Tu ne peux pas swigner comme ça»

Laraque reproche par ailleurs à Parros d'avoir envoyé un coup en tombant. C'est ce geste qui l'a empêché de se protéger au moment de frapper la glace. «Il y a beaucoup de gars qui lancent des coups comme ça en tombant pour avoir l'air de gagner un combat. C'est comme un knock-down, les gens crient plus fort. T'es à Montréal, avec l'excitation, tu veux avoir l'air de gagner le combat...»

Le bagarreur manque cruellement d'équilibre, croit-il. «Même lors de son premier combat mardi soir, il tombe et il n'est pas en équilibre. Quand tu fais 6'5 et 230 lb, tu devrais être plus stable sur tes patins. Quand tu te bats, tu ne peux pas swigner comme ça et être en déséquilibre.

«S'il revient au jeu, il va devoir améliorer son équilibre et être plus fort sur ses jambes», estime Laraque.