C'est une bonne chose que l'entraînement facultatif du Canadien n'ait eu lieu qu'à 14 heures, lundi. Ça a laissé le temps à Brendan Gallagher de filtrer tous les appels qu'il recevait.

Des appels pour lui souhaiter bonne fête, des appels pour comprendre ce qui s'était passé la veille... et un autre appel, venant de l'équipe celui-là, pour lui annoncer qu'il était finaliste à l'obtention du trophée Calder remis à la recrue par excellence dans la LNH.

«En début d'année, je n'aurais pas cru cela possible, j'essayais seulement de me tailler une place avec l'équipe», s'est souvenu Gallagher, qui tentera de devenir le premier joueur du Canadien à remporter ce trophée depuis Ken Dryden en 1972.

Son entraîneur, qui aime son acharnement et le fait qu'il soit un petit joueur qui joue gros, est vite devenu un admirateur.

«La LNH a besoin de bons jeunes joueurs comme lui pour vendre le hockey», s'est exclamé Michel Therrien.

Les autres finalistes pour le Calder sont Jonathan Huberdeau, des Panthers de la Floride, et Brandon Saad, des Blackhawks de Chicago.

«C'est agréable de recevoir ce genre de reconnaissance, mais en ce moment mon attention est ailleurs», a indiqué l'attaquant de 20 ans.

C'est vrai que Gallagher en a plein les bras durant cette série. Plein les bras des joueurs des Sénateurs qui cherchent à lui faire un mauvais parti.

«En revoyant le match de dimanche, j'ai constaté à quel point il recevait de mauvais traitements, comme des coups portés à la tête ou des coups de coude, a noté Therrien. Il a provoqué des punitions à l'adversaire en raison de son style de jeu et du fait qu'il va au filet, mais il aurait dû en entraîner encore plus. Ça n'a pas de sens.»

Gallagher apprécie sûrement la sympathie, mais cette réalité n'a rien de nouveau pour lui.

«Depuis le junior, et même avant cela, j'ai toujours été un joueur visé, a-t-il raconté. Puisque je suis l'un des plus petits joueurs, l'adversaire croit qu'il peut me mettre hors d'état de nuire et je suis habitué à ça. Ça va continuer.»

«Il s'agit de rester discipliné, de ne pas répliquer, et de penser à son équipe en premier. En général, on finit par être récompensé en agissant de la sorte.»

Ses coéquipiers le nomment de plus en plus souvent pour illustrer le type de jeu sans relâche qu'ils doivent pratiquer. David Desharnais et P.K. Subban l'ont encore fait lundi.

Le jeune Gallagher reste humble devant de tels commentaires.

«Nous avons de nombreux joueurs au sein de l'équipe qui travaillent de façon acharnée. Nous avons du leadership et je peux apprendre de plusieurs gars. En ce qui me concerne, j'essaie d'apprendre chaque jour et de suivre l'exemple des vétérans.»

«Ce sont eux qui montrent la voie.»

De moins en moins, Brendan.