Son congédiement, Guy Boucher ne l'avait pas vu venir. Même si le Lightning de Tampa Bay affichait un dossier de 13-17-1. Même s'il occupait le 14e rang de l'Association de l'Est.

L'entraîneur québécois pensait qu'on lui laisserait le temps de redresser la barre. Le directeur général Steve Yzerman en a décidé autrement.

«Ç'a été difficile à gérer, mais ça s'est fait dans le respect. Steve et moi on a toujours eu une relation respectueuse. On n'a jamais eu de problème en trois ans, explique Boucher qui s'est adressé aux médias, hier, pour la première fois depuis son congédiement, le 24 mars dernier. On n'a jamais eu besoin d'élever le ton. J'ai été surpris. Je n'avais jamais vécu ça. C'est sûr que c'est spécial.»

L'entretien avec Yzerman «a été très bref». La semaine qui a suivi a été difficile, a admis Boucher, 41 ans. «On gérait les émotions familiales. Mais cette semaine, c'est très clair: je suis prêt à embarquer dans une nouvelle aventure. Je suis prêt pour un nouveau défi.»

Boucher n'a pas voulu dire si une équipe de la Ligue nationale l'avait approché. «Même si c'était le cas, je ne vous le dirais pas». Mais il est clair pour lui que le but est de réintégrer le circuit Bettman. Il a évité de préciser s'il accepterait de retourner dans la LHJMQ et a nié avoir été approché par les Cataractes. À défaut d'une offre dans la LNH, Boucher serait prêt à se tourner vers l'Europe.

«En ce moment, la Ligue nationale est la meilleure ligue du monde. C'est la plus intéressante. Mais il y a aussi l'Europe où se trouvent de bonnes ligues. Ma femme a de la famille là-bas. Mais il me reste une année de contrat à Tampa et je vais prendre ce temps-là pour réfléchir et regarder les options.»

De bons mots

Guy Boucher aurait pu profiter des médias pour régler ses comptes. Il aurait pu jeter le blâme sur le nombre de blessures, les gardiens, ses joueurs-vedettes. Il a préféré partir avec classe. «C'est facile de pointer du doigt des gens, des circonstances, des décisions. La raison pour laquelle j'ai décidé de prendre autant de temps avant de m'adresser aux médias, c'est justement pour évaluer tout ça. Je ne voulais pas me prononcer sur les choses avec émotion.»

Il n'a pas voulu s'épandre sur l'embauche à Tampa du gardien Ben Bishop. «C'est dur pour moi d'évaluer ça, je ne l'ai pas vu jouer beaucoup. On dit de lui que c'est un gardien de but qui a un bel avenir, comme on disait de Anders Lindbäck.»

L'ancien entraîneur des Voltigeurs de Drummondville et des Bulldogs de Hamilton préfère se concentrer sur les succès qu'il a connus dans ses trois années au plus haut niveau. «Il y a deux ans, on s'est rendus en finale de conférence, à six minutes de la finale de la Coupe Stanley. Il n'y a pas grand-monde qui puisse se vanter de ça.» Boucher repense «aux matchs où on a réussi une remontée pour finalement gagner», aux «jeunes joueurs qui ont progressé».

«Il y a tellement de choses qui ont été positives. Jusqu'à la toute fin, j'adorais mon boulot, j'adorais les gens avec lesquels je travaillais. J'adorais l'environnement. Tout est positif pour moi, lance Guy Boucher. Mais là, je suis prêt à passer à autre chose.»