Ils ont semé la terreur sur la glace. Frappé gratuitement. Fait gicler le sang. Multiplié les «scènes disgracieuses» et accumulé un nombre surréaliste de minutes de pénalité. On les aime ou on les déteste, mais personne ne peut nier que les «brutes du hockey» ont mis du piquant dans notre sport national.

Alors que le film Goon sort sur nos écrans (en salle vendredi prochain), La Presse a dressé une liste des plus grands - ou plutôt des plus «gros» - de la profession. Notre top 5 des «redresseurs de torts», dans le désordre...



Dave Schultz


(1971-1980)

Surnommé «Le Marteau», ce molosse jouait au Terminator pour les Flyers de l'époque Broad Street Bullies (1972-1977). Il détient le record absolu de minutes de pénalité dans une seule saison, avec 472! Son commentaire: «J'ai passé tellement de temps au cachot qu'en rétrospective, j'aurais aimé que les bancs soient rembourrés.» Au total, 2294 minutes de punition en carrière dans la LNH.





Chris Nilan

(1979-1992)

Premier joueur du Canadien à écoper de plus de 200 minutes de pénalité dans une saison (et, accessoirement, de plus de 3000 en carrière). Après une longue dépendance aux drogues, Nilan a fait partie du documentaire The Last Gladiators, paru en 2011, dont il est le personnage principal. Il s'est valu l'automne dernier des insultes de la part de Don Cherry, qui croyait que Nilan était maintenant contre les bagarres. La position de l'ancien du CH est pourtant bien plus nuancée. Cherry a fini par ravaler ses insultes, en même temps que sa cravate.





Photo archives La Presse

Chris Nilan

Dave «Tiger» Williams

(1974-1988)

Psychopathe occasionnel, Dave «Tiger» Williams reste le meneur de tous les temps avec ses 3966 minutes de pénalité à vie... Une anecdote parmi des centaines: dans la série finale de 1981 entre les Canucks et les Islanders, Williams avait tenté de décapiter le gardien Billy Smith en le frappant au cou avec son bâton... avant de lui sauter à la gorge. «Mon seul regret, c'est que je n'ai pas réussi à lui couper la tête. Je l'aurais ramassée et lancée dans les putains de gradins.» Au milieu des années 90, le groupe punk canadien The Hanson Brothers a tenté de faire introniser «Tiger» au Temple de la renommée, sans succès.

Photo archives La Presse

Dave Williams

Ogie Ogilthorpe

Bill Goldthorpe

On se souvient tous du personnage fictif du film Slapshot. Mais bien peu savent qu'Ogie Ogilthorpe était inspiré d'un authentique psychopathe nommé Billy Goldthorpe. Décrit comme «le joueur le plus méchant, le plus sauvage et le plus imprévisible» de l'histoire de hockey, cet ailier gauche a surtout joué dans les ligues mineures et un peu dans l'Association mondiale avec les Stags du Michigan et les Fighting Saints du Minnesota. Il n'a compté qu'un but en carrière, mais amassé pas moins de 1132 minutes de pénalité en seulement 194 matches! Son afro flamboyant et sa gueule de tueur en ont fait le goon suprême des années 70, sans parler, selon Wikipédia, de ses 18 séjours en prison ou en garde à vue!





Photo archives La Presse

Billy Goldthorpe

Bob Probert

(1985-2002)

Conduite en état d'ébriété, assaut sur un agent de police, dépendance à la cocaïne, séjours en prison: Bob Probert ne fut pas seulement un goon, mais un hors-la-loi. Après sa mort, en 2010, son cerveau a été légué à l'Université de Boston. Les chercheurs y ont trouvé des traces d'encéphalopathie traumatique chronique, ou si vous préférez, plein de gros bleus partout. Trois mille trois cents minutes de pénalité en 935 parties...





Photo Associated Press

Bob Probert

ET AUSSI...

Stan Jonathan (1975-1983)

L'Indien des Bruins. En mai 1978, lors d'une courte mais mémorable bagarre (qu'on peut voir sur YouTube), le petit Jonathan «couche» le colosse Pierre Bouchard en 10 secondes. Bouchard ne reviendra plus dans l'uniforme du Canadien.





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Stan Jonathan

John Ferguson (1963-1971)

Pionnier du «goonisme» et garde du corps de Jean Béliveau. A démoli la star des Black Hawks Bobby Hull alors que celui-ci avait déjà la mâchoire cassée. Un des gestes les plus méchants de l'histoire du hockey.

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John Ferguson

Dave Semenko (1977-1988)

Le goon typique. Sa carrière avec les Oilers sera étroitement liée à celle de Wayne Gretzky, dont il assure la protection. Après Semenko, La Merveille ira se cacher dans les jupes de Marty McSorley.

Tie Domi (1989-2006)

Un vicieux qui s'est bien recyclé. Après un bref passage à la télé, il travaille aujourd'hui comme entraîneur dans le bantam.

Photo archives La Presse

Dave Semenko

Billy Smith (1971-1989)

Un révolutionnaire. Avant lui, le gardien de but était un être sage et tranquille. Mais il changera la donne: ses tentatives de décapitation imposeront le phénomène du «goaler goon» ou, si vous préférez, du «gooner». Son fils spirituel, Ron Hextall, ira encore plus loin dans le domaine.

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Billy Smith

Que de synonymes...

Dans son livre Les Nordiques, l'ex-journaliste sportif Claude Larochelle ne manque pas d'imagination pour parler des bagarreurs. Voici quelques-unes de ses expressions colorées...

Brutes

Hercules de foire

Matraqueurs

Dérouilleurs

Pugilistes

Équarisseurs

Boulés

Taupins

Tueurs à gages

Justiciers

Policiers

Tueurs

Coupeurs de têtes

Redresseurs de torts