L'ex-hockeyeur Sheldon Kennedy a livré un vibrant plaidoyer, mardi, au Capitole à Washington, pressant les législateurs américains d'accorder aux citoyens le pouvoir de dénoncer les présumés agresseurs lorsqu'on croit qu'un enfant est agressé sexuellement.

L'ancien joueur de la Ligue nationale de hockey (LNH) a affirmé que les pédophiles agissent le plus souvent en toute impunité parce que les adultes peinent à concevoir que de telles personnes de confiance puissent agresser des enfants. Il a tenu ces propos lors d'une audience du Sénat, tenue dans la foulée des allégations d'agressions sexuelles qui ont éclaboussé l'université d'État de Pennsylvanie. Jerry Sandusky, ex-entraîneur adjoint de l'équipe de football de Penn State College, a récemment été accusé de plusieurs agressions sexuelles.

M. Kennedy, qui a lui-même été victime d'agressions sexuelles commises par l'ancien entraîneur de hockey junior Graham James, a demandé aux sénateurs américains de donner à tous les adultes travaillant avec les jeunes - de même qu'à tous les parents - les outils nécessaires pour identifier les premiers indices d'agression sexuelle et pour réagir rapidement.

L'ex-joueur de hockey, aujourd'hui âgé de 42 ans, a déploré que dans plusieurs cas d'agressions sexuelles d'enfants, certains adultes de l'entourage auront la puce à l'oreille mais refuseront de s'en mêler sous prétexte que ce n'est pas leurs affaires.

Dans une entrevue accordée à La Presse Canadienne lundi, l'ancien joueur de la Ligue nationale de hockey soulignait que le Canada est un leader mondial dans la prévention et les enquêtes dans les cas d'agressions sexuelles d'enfants.

Graham James a plaidé coupable la semaine dernière à de nouvelles accusations d'agressions sexuelles contre deux jeunes joueurs, dont Theoren Fleury, qui a lui aussi évolué au sein de la LNH.

Jerry Sandusky a été accusé d'avoir agressé sexuellement huit garçons sur une période de 15 ans. Selon les enquêteurs, plusieurs responsables universitaires de haut rang étaient au courant de ces gestes mais ont omis d'en avertir la police. Le scandale a entraîné le licenciement de l'entraîneur Joe Paterno.

Le président de l'université, Graham Spanier, a également perdu son emploi, alors que deux responsables de l'institution ont été accusés de parjure et d'avoir omis de déclarer des agressions, dont certaines avaient eu lieu sur le campus.