Un an plus tard, Ian Laperrière n'est toujours pas remis de sa blessure à l'oeil droit. De plus en plus, l'attaquant des Flyers de Philadelphie se rend à l'évidence: l'heure de la retraite pourrait sonner très bientôt.

«Oui, j'y pense, je ne suis pas fou, a-t-il dit hier à La Presse, lors d'une conversation téléphonique. Mon oeil droit ne va pas mieux, alors je ne vais pas me mentir à moi-même et me donner de faux espoirs... Je me laisse encore un peu de temps et, si ça ne marche pas, je vais passer à autre chose, tout simplement.»

Le joueur de 37 ans n'a toujours pas remis ses papiers de retraite à la LNH pour une seule et unique raison: il lui reste encore un an de contrat à écouler avec les Flyers, et il croit encore qu'une guérison miracle est possible. Du moins, il l'espère.

«Que je joue ou non la saison prochaine, je vais recevoir le même salaire de toute façon, rappelle-t-il. C'est pour ça que je peux me permettre d'attendre, de voir si je vais finir par aller mieux. Mais c'est mal parti. Mon oeil droit en est exactement au même point que l'an dernier.»

Les malheurs du joueur québécois ont commencé au cours des séries de 2010, quand il a été atteint par un tir de Paul Martin lors du premier tour, face aux Devils du New Jersey.

Il avait réussi à revenir au jeu par la suite, au point de prendre part à la grande finale contre les Blackhawks de Chicago, mais il n'a pas été capable d'enfiler le maillot des Flyers une seule fois lors de la dernière saison.

À moins d'un revirement inespéré, il ne pourra pas l'enfiler non plus au moment d'amorcer la prochaine saison, en octobre.

«Le problème, c'est que j'ai encore la vue brouillée du côté droit, a-t-il ajouté. Pour le reste, ça va, je me sens bien physiquement. Quand je suis dehors ou à la maison, je n'ai pas d'ennuis avec ma vue. Mais à l'aréna, à cause des lumières et des reflets sur la glace, j'ai des problèmes de vision. Et je ne veux pas revenir au jeu à moins d'être à 100%. Même si je suis à 90%, je ne reviendrai pas.»

La suite des choses

Réaliste, Laperrière a déjà commencé à songer à la suite des choses. Il demeure toujours dans la grande région de Philadelphie et a passé les dernières semaines à travailler avec de jeunes joueurs de l'organisation des Flyers. C'est d'ailleurs lui qui était responsable du camp des recrues de l'équipe cet été.

Il admet que des médecins de l'équipe lui ont recommandé d'annoncer sa retraite.

«Plusieurs médecins m'ont dit qu'à 37 ans, il serait temps que je fasse autre chose... C'est certain que si mon oeil droit n'est pas complètement guéri, je n'irai pas risquer ma vie sur la glace.»

Ian Laperrière en profite pour rappeler ceci: le jour où il annoncera sa retraite, ce sera pour de bon. «Si je prends ma retraite, ce sera tout pour moi, je ne vais pas essayer de revenir ensuite... Je ne suis pas Brett Favre!»