Claude Julien devra trouver le moyen de vaincre le Lightning de Tampa Bay sans l'un de ses plus importants outils.

Non seulement Patrice Bergeron, victime d'une autre commotion cérébrale contre les Flyers de Philadelphie, constituait-il le catalyseur de son meilleur trio, mais il demeurait aussi l'un des meilleurs centres de la LNH au moment des mises en jeu.

Le sujet était à l'ordre du jour, hier, lors de la conférence de presse quotidienne de l'entraîneur des Bruins.

«Nous portons une attention minutieuse à notre taux de réussite sur les mises en jeu pendant les séries éliminatoires, a-t-il dit. L'information est relayée de la tribune de la presse à notre banc et je supervise le tout. Les mises en jeu sont cruciales, que ce soit pour protéger une mince avance dans notre territoire ou encore garder la possession de la rondelle en zone adverse. Et nous venons de perdre notre meilleur à ce chapitre. Nous le savons trop bien. Nos autres centres devront prendre la relève, mais aussi leurs ailiers. Car pour gagner des mises en jeu, ce sont eux qui doivent souvent récupérer les rondelles libres près du cercle. Tout le monde devra y mettre du sien en l'absence de Patrice. Nous en avons déjà parlé à nos joueurs et ils sont prêts à relever le défi.»

L'absence de Bergeron forcera aussi Claude Julien à réorganiser ses trios, mais l'entraîneur des Bruins ne s'inquiète pas du risque de briser la chimie entre ses joueurs.

«Les joueurs sont habitués aux changements. Les équipes en font tout l'hiver. Sans compter les changements de trios au cours d'un même match. Tous nos joueurs sont habitués de jouer ensemble, car nous jonglons même avec nos trios pendant ldes entraînements.»

Dommage pour la recrue Brad Marchand, qui s'entendait à merveille avec Bergeron et Mark Recchi, comme en témoignent ses 11 points en autant de rencontres.

«Non seulement il s'inscrit régulièrement à la feuille de pointage, mais il est notre bougie d'allumage, dit Julien. Il joue avec fougue et dérange l'adversaire. On préfère avoir ce type de joueur de notre côté.»

Il faudra plus qu'un trio ou deux pour permettre aux Bruins de l'emporter. Le défenseur Zdeno Chara devra être à la hauteur, Tim Thomas doit continuer à exceller et, surtout, les Bruins doivent marquer en supériorité numérique. À ce chapitre, les statistiques sont désastreuses pour Boston avec un taux de réussite de seulement 5%, contre 27% pour Tampa...

«Ils sont redoutables en supériorité numérique, concède Julien. Il faudra éviter de courir partout. Ils font circuler la rondelle rapidement et aiment l'envoyer en direction du filet.

« Ils le font aussi beaucoup à cinq contre cinq, et ils aiment provoquer de la circulation devant le but adverse. Quand le tir vient de la pointe, leurs attaquants convergent automatiquement vers le but. Ils ont du talent, aucun doute là-dessus, mais aussi l'instinct de tueur.»

Quand un reporter a demandé à Julien s'il s'agit de l'année des Bruins pour remporter la Coupe Stanley, la réponse a été évidemment pondérée.

«On veut croire que c'est notre année. Mais il faut le mériter. Nous sommes dans cette position parce que nous l'avons obtenu. Mais ça ne sera pas facile parce qu'il s'agit d'un club qui ne donne pas d'espace de manoeuvre à son adversaire et je ne m'attends pas à du jeu très ouvert. Il s'agira d'une guerre de tranchées et nous y sommes préparés.»

La série commence samedi à Boston.